L’association Welfarm a publié des recommandations relatives à l’élevage et au transport d’animaux en période de fortes chaleurs dans le cadre de sa campagne « Chaud Dedans ! ». Retrouvez dans cet article 4 mesures pour adapter durablement les systèmes de transport au changement climatique.
Le changement climatique fait peser d’importantes menaces sur le bien-être des animaux d’élevage. Au-delà d’une certaine température, les animaux souffrent en effet de stress thermique, ce qui a des conséquences sur leur physiologie, leur santé, leurs comportements et leurs performances zootechniques. Pire encore, les fortes chaleurs entraînent d’importantes mortalités, dans les élevages où les animaux sont maintenus à de fortes densités et lors de leur transport.
Partant de ce constat, Welfarm demande, dans le cadre de sa campagne « Chaud Dedans ! », que l’adaptation des activités humaines au changement climatique concerne aussi les animaux d’élevage. L’association a ainsi formulé une série de recommandations destinées à réduire les souffrances des animaux lors de l’élevage et du transport.
Retrouvez ci-dessous 4 mesures de transformation durable des systèmes de transport d’animaux vivants proposées par Welfarm.
1. Interdiction des transports des animaux terrestres par fortes chaleurs.
À l’aide des données scientifiques publiées par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) en septembre 2022, il devrait être interdit de transporter les animaux hors des zones de confort thermique propres à leur espèce (soit, interdire les transports au-delà de 22°C pour les truies, 25°C les bovins, chevaux, cochons et 28°C pour les moutons non tondus).
2. Interdiction des transports d’animaux par route de plus de 8 heures, quel que soit le lieu de destination final.
Théoriquement, le règlement européen sur le transport d’animaux vivants limite à 8 heures le temps de trajet de certains chevaux, des bœufs, moutons, brebis, chèvres et porcs. Mais ce seuil peut être dépassé lorsque certaines conditions sont remplies (dispositifs de ventilation, de brumisation, de contrôle de la température…). Le transport des ruminants peut ainsi durer jusqu’à 29 heures, celui des porcs, chevaux et poussins âgés d’un jour jusqu’à 24 heures, celui des animaux non sevrés jusqu’à 19 heures et celui des volailles et lapins jusqu’à 12 heures.
Le 20 janvier 202210, le Parlement européen s’est prononcé en faveur de l’interdiction des transports d’animaux par route de plus de 8 heures, lorsque ces trajets sont à destination d’un abattoir. Welfarm demande que cette limitation soit imposée à tous les transports, y compris lorsque le lieu de destination final n’est pas un abattoir.
3. Interdiction des exportations d’animaux vivants à destination des pays tiers (hors UE).
– Parce qu’elles sont encore plus susceptibles de faire souffrir les animaux et qu’elles nécessitent le plus souvent un transport maritime, les exportations d’animaux à destination des pays tiers devraient être interdites, en particulier en période de fortes chaleurs. Le transport maritime pose en effet de nombreux problèmes (navires vétustes, stress thermique, surdensités, émanations d’ammoniac de la litière, impossibilité de contrôler l’abreuvement, les soins et la nourriture durant la traversée…).
– Une fois parvenus dans les pays tiers, il est impossible de s’assurer que les normes de protection animale sont respectées : à leur arrivée au port de destination, les animaux peuvent encore attendre pendant des heures, sous un soleil de plomb, avant d’être à nouveau chargés dans des camions jusqu’au lieu de destination finale.
4. À titre transitoire, s’assurer qu’un plan d’urgence, comprenant des mesures dédiées aux fortes chaleurs, accompagne systématiquement tous les transports d’animaux.
Une pétition est en ligne pour demander au Gouvernement de prendre des mesures ambitieuses pour transformer les conditions d’élevage et de transport des animaux.