Foie gras de canard ou d’oie, chapon et dinde sont les mets stars des tables de réveillon lors des fêtes de fin d’année. Leur consommation est pourtant synonyme de grandes souffrances pour les animaux.
Sommaire
- Les produits à privilégier et à éviter
- Les pratiques d’élevage des « Vol’Aïe » à bannir
- Les conditions de production
- Pour les fêtes de fin d’année, un geste pour les canards et oies rescapés
- F.A.Q.
- Pour aller plus loin
Les produits à privilégier et à éviter
Poulets de chair
Ces signes de qualité et l’étiquette « Bien-être Animal » garantissent aux poulets de chair des conditions d’élevage supérieures, avec notamment un accès plein air.
Attention : au cas où le poulet est un chapon, nous n’en recommandons pas l’achat car il a subi la castration à vif et l’engraissement en bâtiment, même sous ces labels.
Le chapon est un poulet castré à vif avant d’avoir atteint la maturité sexuelle. Le terme chapon peut également désigner, plus rarement, une pintade mâle également castrée à vif. En élevage standard, les poulets chaponnés sont claustrés en permanence. En label Rouge, ils sont claustrés en bâtiment de deux à quatre semaines en finition pour leur engraissement. Les chapons de Bresse passent même cette période dans l’obscurité. Ces pratiques étant inhérentes à la production d’un chapon et incompatibles avec toute notion de bien-être animal, Welfarm ne recommande pas l’achat de chapon.
Welfarm ne recommande pas l’achat de poulets, de poulardes et de volailles de Bresse, car la méthode d’engraissement de ces volailles est incompatible avec le bien-être animal. En effet, la période de finition s’effectue dans des cages d’engraissement, appelées épinettes, dans laquelle les animaux sont enfermés à de très fortes densités, 24 heures sur 24, dans des locaux sombres.
Dindes
Canards
Ces signes de qualité garantissent aux canards des conditions d’élevage supérieures, avec notamment un accès plein air et l’absence de gavage.
Attention : au cas où le produit concerné est un foie gras, un magret ou un confit de canard, nous n'en recommandons pas l'achat car il est issu du gavage, même sous ces labels.
Le foie gras, le magret de canard et le confit de canard sont issus du gavage ; par conséquent, Welfarm ne recommande pas l’achat de ces produits. Certains produits sont des produits régionaux très souvent issus du gavage. Ils peuvent parfois porter la mention « issu de la production de foie gras ». Ces produits sont : les rillettes de canard, les aiguillettes de canard, la sanguette, les cœurs de canards, le gésier de canard, le cou de canard (souvent farci).
Le foie gras d’oie est également issu du gavage, tout comme certains produits à base d’oie (pâté, cassoulet, etc.) dont nous ne recommandons donc pas l’achat.
Chapons
Le chapon est le plus souvent un poulet castré à vif avant d’avoir atteint la maturité sexuelle. Le terme chapon peut également désigner, plus rarement, une pintade mâle également castrée à vif. En élevage standard, les poulets chaponnés sont claustrés en permanence. En label Rouge, ils sont claustrés en bâtiment de deux à quatre semaines en finition pour leur engraissement. Les chapons de Bresse passent même cette période dans l’obscurité. Ces pratiques étant inhérentes à la production d’un chapon et incompatibles avec toute notion de bien-être animal, Welfarm ne recommande pas l’achat de chapon.
Les pratiques d’élevage des « Vol’Aïe » à bannir
Le gavage est un acte violent, pouvant provoquer des lésions dans l’œsophage des palmipèdes, pouvant aller jusqu’à la perforation de celui-ci. La quantité d’aliments ingérée par les animaux les rend malades : le taux de mortalité des canards est 10 à 20 fois supérieur à la normale en période de gavage par rapport à la période d’élevage.
La détention d’animaux en claustration dans des cages, sans possibilité de se déplacer librement, et sans accès à l’extérieur est incompatible avec la notion de bien-être animal.
Comme les canes n’ont pas de bonnes performances qualitatives et quantitatives en matière de foie gras, les canetons femelles qui ne sont pas exportés sont éliminés par broyage ou gazage.
La castration à vif des volailles mâles, c’est-à-dire sans anesthésie ni analgésie, provoque de vives douleurs pendant et après l’opération.
Le dégriffage des volailles ne respecte pas l’intégrité physique des animaux et provoque de vives douleurs.
Les conditions de production
LE FOIE GRAS
Les chiffres-clés
Chaque année en France, près de 16 millions de canards et d’oies sont gavés pour produire du foie gras, soit environ 60 % de la production mondiale.
Les canards représentent 98,5 % de la production totale de foie gras, les oies 1,5 %. Les canards et les oies élevés pour produire du foie sont appelés « palmipèdes gras ».
Seuls les canards mâles sont conservés
Les canards dits « gras », appelés canards mulards, sont des hybrides stériles obtenus par croisement de deux espèces de canards : un mâle de Barbarie (Cairina moschata) et une cane commune (Anas platyrhynchos) le plus souvent de la race Pékin. Ce croisement leur confère des prédispositions physiologiques pour développer un foie plus gras.
En France, seuls les canards mâles sont élevés pour la production de foie gras, considérant que le foie des femelles ne permet pas d’obtenir un foie gras présentant les qualités recherchées. Les couvoirs essaient de valoriser les canetons femelles à l’étranger et la plupart d’entre eux sont exportés. Ceux qui ne le sont pas sont tués, par broyage. En période de grippe aviaire, le transport des volailles vivantes est cependant interdit : en 2021, ce sont ainsi seulement 40 % des canetons femelles qui ont été exportés selon le Cifog (l’interprofession du foie gras), et 11 millions ont été gazés ou broyés. Chez les oies en revanche, mâles et femelles sont conservés.
Les étapes de l’élevage et du gavage des canards « gras »
La phase de démarrage
D’abord élevés en bâtiment, la plupart des canards ont accès à un parcours extérieur en journée à partir de leur 3e semaine. Ils sont nourris à base de céréales distribuées sous forme de miettes ou granulés, à volonté. Durant cette phase, les canards passent de 50 g à 2 kg.
La phase de croissance
Les canards vivent le plus souvent sur un parcours enherbé et disposent par individu d’une surface de 1,5 à 5 m2 selon les cahiers des charges. De 4 à 6 semaines, ils reçoivent de la nourriture à volonté à base de céréales, sous forme de farine ou de granulés. De 7 à 11 semaines, leur nourriture est rationnée. L’objectif est ici de placer les animaux en situation de forte compétition alimentaire pour les entraîner à avoir une prise d’aliment très rapide en une fois. Ils reçoivent alors 180 g d’aliments par jour. Ceci a pour but de favoriser la dilatation du jabot et de l’œsophage.
À la 12e semaine, les canards entrent dans une période de prégavage de 10 jours durant laquelle la quantité de nourriture est progressivement augmentée par tranches de 20 g. Les canards pèsent alors 4,40 kg.
La phase de gavage
Les canards sont enfermés dans des cages collectives comptant au minimum trois individus. Ils sont gavés deux fois par jour. Au début du gavage, chaque ration se compose d’environ 190 g de maïs, quantité qui augmente jusqu’à atteindre 450 g lors du dernier repas. Le dépôt de chaque ration dans le jabot de l’animal se fait extrêmement rapidement (en 2-3 secondes avec un système pneumatique moderne) par l’insertion d’un tube (embuc) dans l’œsophage. Les canards prennent 2 kg en 2 semaines pour atteindre en moyenne 6,5 kg à la fin du gavage.
Quelles sont les conséquences du gavage pour les animaux ?
Enfoncer un tube de 20 à 30 centimètres dans l’œsophage d’un animal n’a rien de naturel. C’est un acte violent qui peut provoquer des candidoses (mycoses des muqueuses) à la suite des lésions de l’œsophage ainsi que des œsophagites. Cette pratique peut même aller jusqu’à la perforation de l’œsophage. La quantité d’aliments ingurgitée en une fois est si importante qu’elle provoque halètements, régurgitations et diarrhées. Les animaux sont rendus malades. Hypertrophié, le foie des canards peut atteindre jusqu’à 10 fois sa taille normale, ce qui cause aux animaux des difficultés pour respirer et se déplacer Le taux de mortalité des canards est 10 à 20 fois supérieur à la normale en période de gavage par rapport à la période d’élevage.
Une pratique interdite dans 12 pays européens
L’ingestion forcée d’aliments est contraire à tous les fondamentaux du bien-être animal. Le gavage est pour cette raison interdit par plus de 12 pays européens. Or, de son côté, le Code rural français ne contient aucune disposition à même de soutenir des méthodes alternatives au gavage. Au contraire, celui-ci prévoit qu’ « on entend par foie gras, le foie d’un canard ou d’une oie spécialement engraissé par gavage ».
LE CHAPON
Qu’est-ce qu’un chapon ?
Le chapon est le plus souvent un poulet castré à vif avant d’avoir atteint la maturité sexuelle. Le terme chapon peut également désigner, plus rarement, une pintade mâle également castrée à vif.
En élevage standard, les poulets chaponnés sont claustrés en permanence.
En label Rouge, ils sont claustrés en bâtiment de deux à quatre semaines en finition pour leur engraissement.
Pour les AOP Volailles de Bresse, les poulets chaponnés sont enfermés dans des cages d’engraissement, appelées « épinettes », pendant au moins 4 semaines. Ils sont confinés pendant cette période dans des locaux maintenus sombres à de très fortes densités (9 chapons/m², pour un poids par chapon de 5 à 6 kg au moment de l’abattage).
Ces pratiques étant inhérentes à la production d’un chapon et incompatibles avec toute notion de bien-être animal, Welfarm ne recommande pas l’achat de chapon.
La castration et les autres mutilations
L’opérateur saisit le poulet et le retourne. Il attache ses pattes et ses ailes. Les testicules se situant à l’intérieur de l’abdomen de l’animal, l’opérateur incise la chair à vif (sans anesthésie) au scalpel et maintient la plaie ouverte à l’aide d’un écarteur. Une fois le premier testicule retiré, il fouille à la main dans les entrailles du poulet à la recherche du second. S’il ne le trouve pas, il pratique une deuxième incision et réitère l’opération. Une fois terminé, l’animal est posé à nouveau sur le sol et l’opérateur passe au suivant. « L’opération » se fait à la chaîne. La plaie de l’animal peut être recousue ou non. Elle est donc parfois laissée ouverte. Le poulet ne reçoit pas non plus d’antalgique (analgésie) après l’opération.
Lorsque l’animal n’est pas complètement castré, la crête et les barbillons des poulets (caractères sexuels secondaires) peuvent continuer de se développer. Ces attributs peuvent parfois être coupés à vif pour garantir la valeur marchande du chapon.
Élevés dans des conditions qui ne respectent pas leur bien-être, sans suffisamment d’espace pour se mouvoir ni accès au plein air, les animaux peuvent se montrer agressifs. Ils subissent donc un épointage (raccourcissement du bec) pour éviter qu’ils ne se blessent mutuellement.
LES “DINDES DE NOËL”
Les dindes sont les deuxièmes volailles les plus consommées de France. Les « dindes de Noël » sous signes de qualité sont toutefois très rares.
Les dindes sont particulièrement consommées dans les repas de Noël. Le label AB, ainsi que le label Rouge, et notamment le cahier des charges « Dinde de Noël fermière label Rouge », imposent des densités moindres que dans les pratiques courantes, ainsi que l’accès à un parcours. Si la dinde n’a pas été produite sous l’un de ces labels, il est fort probable qu’elle provienne d’un élevage standard (intensif), dans lequel les oiseaux sont parfois abattus plus jeunes qu’à l’accoutumée durant les périodes de fêtes de fin d’année, afin que leurs carcasses puissent être commercialisées entières et non exclusivement en découpe.
Les chiffres-clés
En France, 97% des dindes sont élevées de manière intensive, soit plus de 30 millions d‘animaux.
Elles sont enfermées dans des bâtiments sans accès à l’extérieur, à des densités moyennes de 8 dindes par m². Elles sont issues de souches à croissance rapide, dangereuses pour leur santé et qui les empêchent de se reproduire naturellement.
Pour les fêtes de fin d’année, un geste pour les canards et oies rescapés
Welfarm accueille des animaux dans le besoin au sein de sa ferme refuge et éducative La Hardonnerie, située à Vauquois (55). Les palmipèdes de la ferme ont été retirés à des particuliers qui ne leur offraient pas les conditions de vie adaptées à leurs besoins, d’autres ont été abandonnés ou placés à la suite de la fermeture d’autres refuges.
Les oies et jars vivant à la ferme étaient destinés à être engraissés pour les fêtes de fin d’année. Ici, l’espace a été spécialement aménagé pour leur bien-être, en particulier la mare. Sa profondeur est progressive et la surface suffisante pour que tout le monde puisse s’y baigner : en effet, dans un groupe de canards, plus un animal est bas dans la hiérarchie, moins souvent il a accès à l’eau !
Les Mères dodues sont les oies de La Hardonnerie. Elles ne sont pas les moins bavardes de nos animaux et si un intrus s’approche, il ne pourra pas rester discret : les Mères dodues veillent et donnent l’alerte !
Il est possible de parrainer les Mères dodues de la ferme. Le parrainage de ces protectrices soutient l’achat de nourriture, les soins qui leur sont donnés et l’entretien de l’enclos des palmipèdes de la ferme.