Alors que le Salon international de l’Agriculture ouvre ses portes le 24 février 2024, Welfarm vous propose un tour d’horizon de l’élevage et de la consommation de produits d’origine animale en France.
À l’occasion du Salon international de l’agriculture, Welfarm s’est intéressé aux chiffres de l’élevage et des productions animales en France.
La France est le 6e exportateur mondial de produits agricoles et agroalimentaires. Si le secteur est tiré par les vins et spiritueux ainsi que les céréales, l’élevage joue un rôle important dans ce succès à l’export.
Secteur exportateur
En effet, en additionnant les exportations de lait et produits laitiers, de viande et produits carnés, ainsi que d’animaux vivants et de génétique, on arrive à 17,1 milliards d’euros d’exportations, ce qui place le secteur de l’élevage à la deuxième place, derrière les vins et spiritueux (19,3 milliards d’euros).
Pour parvenir à un niveau de production permettant d’exporter de telles quantités tout en répondant à une partie de la demande nationale – car le modèle agricole français est avant tout tourné vers les exportations –, en 2020, ce sont 37 % des exploitations françaises qui étaient consacrées à l’élevage, soit 145 000 exploitations, toutes productions confondues, selon le ministère de l’Agriculture.
Plus de 850 millions d’animaux d’élevage abattus en France en 2022
Des millions d’animaux sont abattus chaque année en France pour produire de la viande. Selon les chiffres d’Agreste, le service de statistiques du ministère de l’Agriculture, ce sont ainsi près de 4,3 millions de bovins qui ont été mis à mort en France en 2022. La même année, près de 23 millions de porcins et plus de 4 millions d’ovins ont ainsi été abattus. Du côté des volailles, ce sont plus de 817 millions poulets, poules de réformes, canards, oies, pintades et lapins qui ont été mis à mort pour la consommation humaine en France en 2022.
Déficit commercial
Au total, toujours selon Agreste, la France a exporté 1,38 milliard de tonnes équivalent carcasse (téc) de viandes et préparations en 2022. Ce chiffre comprend notamment 256 millions de téc de viande bovine, 613 millions de téc de viande porcine, 54 millions de téc de viande ovine, ainsi que 455 millions de téc de viande de volailles, toutes espèces confondues.
Dans le même temps, nous importons un total de près de 2 milliards de téc de viandes. En 2022, la part des importations dans la consommation nationale de viande était en hausse, pour les viandes de boucherie comme pour la volaille.
Lait et œufs
En 2022, la production totale de lait de vache s’est établie à près de 233 millions d’hectolitres (Mhl), contre plus de 240 Mhl l’année précédente. Celle de lait de chèvre à 6,96 Mhl, stable, et celle de lait de brebis à 3,33 Mhl, en légère baisse.
Selon le recensement agricole 2020, la France compte 35 000 exploitations spécialisées en bovins lait, ainsi que 8 000 en bovins mixtes (lait et viande).
Toujours en 2022, 14,4 milliards d’œufs de consommation ont été pondus en France par plus de 57 millions de poules pondeuses, une production en baisse par rapport à 2021 en raison de la grippe aviaire, selon le CNPO, l’interprofession des œufs.
Consommation de viande en légère hausse, achats des ménages en baisse
Alors que la consommation de viande était en hausse en 2022 pour la deuxième année consécutive -après avoir été au plus bas depuis 20 ans en 2020 -, paradoxalement, les ménages français ont acheté moins de viande et de produits carnés, selon une synthèse conjoncturelle d’Agreste et de FranceAgriMer. Une baisse des achats qui s’explique par l’inflation des prix alimentaires mais aussi par la part croissante des régimes alimentaires alternatifs. En effet, selon Kantar World Panel, en 2021, 49 % des foyers français comprenaient au moins une personne flexitarienne, (régime végétarien qui autorise une consommation occasionnelle de viande), contre 25 % en 2017.
Les achats de viandes de boucherie (y compris jambons et charcuteries), étaient en baisse de 4,2 % en volume. Dans le détail, les achats de viande bovine ont baissé de 14 % (15,4 % pour le veau), ceux de viande ovine de 14,2 %, et ceux de viande de porc enregistrent un recul de 1,7 %.
Les achats de viandes de volailles fraîches et surgelées, et d’élaborés de volaille, ont également diminué (- 6,0 %), avec de fortes disparités selon les espèces, retrouvant là aussi des volumes inférieurs à 2019. Dans le détail le poulet a reculé de 3,5 %, la dinde de 12 %, et le canard a enregistré un recul de 41,7 %, dans un contexte de grippe aviaire.
Cette différence entre consommation en hausse et achats des ménages en baisse s’explique par une augmentation de la viande consommée en restauration hors domicile, notamment en restauration rapide, où les produits carnés sont très présents, ainsi que par l’augmentation de la population française, selon Agreste.
Produits animaux : en manger moins, mais mieux !
Welfarm continue à plaider auprès des consommateurs en faveur d’une réduction de la consommation de produits animaux au profit de produits de meilleure qualité, mieux-disants en matière de respect du bien-être animal. De même, l’ONG poursuit son travail auprès des acteurs de l’agroalimentaire et de la restauration, notamment collective, pour que leurs approvisionnements soient sourcés auprès d’élevages plus respectueux du bien-être animal.
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