Transports d‘animaux vivants : la PMAF et la gendarmerie scrutent la route des vacances

Dans le cadre de la surveillance des longs chargements d‘animaux vivants à  travers l‘Europe, les enquêteurs de la Protection mondiale des animaux de ferme (PMAF) ont concentré leur attention sur les nombreux animaux transitant par la frontière franco-espagnole. Dans le cadre d‘une opération montée par la gendarmerie, ils se tenaient à  l‘affut des infractions aux lois de protection animale. L‘attente fut… de courte durée.

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Sur sa longue route de la Roumanie vers l‘Espagne, ce jeune veau bénéficie d‘un peu d‘eau grâce à  notre enquêteur.

Nuit 1 : les forces de l‘ordre arraisonnent une bétaillère immatriculée en Roumanie et transportant 80 jeunes bovins. Chargés depuis plus de 27 heures à  bord, les animaux souffrent visiblement de soif et d‘épuisement. Ils se ruent sur les tétines du système d‘abreuvement lorsqu‘il est enfin mis en marche à  notre demande. Le transporteur est en avance de 24h sur son plan de route : il n‘a pas respecté la halte pour décharger, abreuver, nourrir les animaux, et leur assurer 24h de repos sur un sol stable et paillé. Après s‘être acquitté de 2 amendes de 90 €, le chauffeur – impassible – reprend sa route vers Burgos (Espagne).

Nuit 2 : Deux transporteurs espagnols acheminent ensemble plus de 500 moutons dans des bétaillères inadaptées. Les véhicules ne disposent d‘aucune cloisons empêchant que les animaux tanguent lors des virages ou du freinage. Les moutons sont également entassés sur 3 étages dont les plafonds sont trop bas et ne permettent pas aux animaux de se tenir debout normalement. Les deux véhicules se dirigent vers le port de Sète, où ce demi-millier de moutons sera embarqué pour un voyage en mer de plus de 4 jours au terme duquel ils seront égorgés dans un abattoir de Beyrouth (Liban). Après s‘être acquitté de 2 amendes de 90 €, les chauffeurs – impassibles – reprennent leur itinéraire.

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Le manque d’aération peut s’avérer dramatique par fortes chaleurs et empêcher les vapeurs nocives d’ammoniac de s’évacuer.

Selon Dominic Hofbauer, chargé de formation à  la PMAF « L‘Europe dispose d‘une réglementation précise en matière de transport d‘animaux vivants. Mais des textes à  l‘application et aux contrôles, le fossé est parfois grand. En effet, les pratiques de transport restent souvent illégales : ventilateurs éteints, abreuvoirs à  sec, animaux entassés sur des milliers de kilomètres sans pause, sans eau, sans nourriture, pendant 30h ou 40h… ou plus. Les forces de gendarmerie jouent un rôle primordial dans le contrôle de ces transports très particuliers. Malheureusement, le montant des amendes pour les contrevenants sanctionnés dépasse rarement 90 €. Ce n‘est plus de la dissuasion, c‘est de l‘encouragement à  la fraude !».

La Commission européenne s’apprête à  réviser la réglementation CE n°1/2005 fixant les règles du transport animal en Europe. Il s’agit d’une loi primordiale, car elle va s’appliquer dans les 27 pays de l’Union et déterminer le sort des 360 millions de mammifères et de plusieurs milliards d’oiseaux transportés chaque année en Europe.

Pour nous aider à  renforcer notre mobilisation pour les animaux de ferme, vous pouvez :

 

http://pmaf.org/images/actu/carte postale transport dire « Halte aux longs transports d’animaux » à  l‘aide de notre carte postale à  signer et envoyer au Président de la Commission européenne


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Le reportage télévisé diffusé sur France 3 dans le Soir 3 du 1er août insiste sur l‘impératif éthique d‘encadrer ces transports par la loi.

Découvrez l‘action de la PMAF dans ce reportage sur le site de France 3, visible pendant une semaine (sélectionnez l‘édition du samedi 1 : le reportage commence à  10 mn)

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