Cette intervention chirurgicale des mâles est aujourd‘hui pratiquée de manière systématique et sans prise en charge de la douleur, afin d‘éviter que la viande présente une odeur désagréable (dite « de verrat »* ). Les résultats exposés ont mis en avant l‘existence de solutions alternatives à cette pratique douloureuse.
Chaque année, des millions de porcelets sont castrés, alors que seuls 6,5% d‘entre eux développeront cette odeur caractéristique en fin de croissance**. En outre, cette particularité ne présente aucun risque pour le consommateur, mais peut altérer la perception du goût de la viande.
Deux méthodes alternatives sont aujourd‘hui pratiquées dans plusieurs pays européens, comme l‘Allemagne, le Royaume-Uni, l‘Espagne ou les Pays-Bas. La première consiste à élever des porcs non castrés et à écarter les viandes odorantes à l‘abattoir. Ces viandes peuvent être ensuite transformées en plats préparés ou épicés par exemple. Une autre option a pour but d‘éviter l‘apparition de l‘odeur de verrat par une technique appelée immunocastration sur tous les porcelets mâles.
La PMAF appelle depuis longtemps à l‘arrêt de la castration des porcelets, car les souffrances infligées aux animaux ne se justifient en aucun cas. En Europe, les acteurs de la filière porcine ont été invités par la Commission européenne à signer la Déclaration de Bruxelles : un engagement volontaire pour l’arrêt de la castration chirurgicale des porcs avant le 1er janvier 2018.
De nombreuses parties prenantes européennes ont signé cette déclaration : groupements d‘éleveurs, industriels, distributeurs, scientifiques, vétérinaires et associations de défense des animaux – dont la PMAF.
La PMAF salue par ailleurs les initiatives entreprises par des éleveurs français qui se sont engagés en faveur du bien-être des porcelets :
– le label Viande Porcine Française (VPF ) qui rassemble 97% des porcs en France, dont le cahier des charges impose l‘utilisation systématique d‘analgésiques au moment de la castration,
– Cooperl, un groupement breton de 2700 éleveurs, qui pourra proposer sur le marché des viandes issues de porcs non castrés à échéance 2013.
Nous les encourageons vivement à rejoindre les signataires de la Déclaration de Bruxelles.
Plus d‘infos sur www.paillassonlecochon.com
* Le verrat est un porc mâle non castré, arrivé à maturité sexuelle
** Bonneau, M. 1999. Rôle de l‘androsténone et du scatol dans l‘acceptabilité des viandes de porc mâle entier par les consommateurs. Journées de la recherche porcine en France, 31, 315-322.