Stratégie Bien-Etre Animal : le Bien-Etre Animal ancré dans les réflexions politiques agricoles

WELFARM a participé aux groupes de travail organisés depuis un an pour l‘élaboration de ces textes et salue l‘initiative du gouvernement.
En effet, c‘est la première fois que la France se dote d‘un texte de référence sur les orientations en matière de bien-être animal, et cette stratégie ancre enfin le bien-être animal dans les réflexions politiques sur l‘agriculture.

La publication de cette stratégie revêt une importance symbolique forte dans le contexte actuel, et certaines initiatives annoncées dans le plan d‘action doivent être saluées, notamment  :

  • Un soutien financier de 4,3 millions d‘euros pour le projet de sexage des embryons dans l‘œuf, afin de trouver une alternative au broyage des poussins mâles  ;
  • Encourager les alternatives aux pratiques douloureuses telles que la castration à  vif des porcelets ou l‘épointage du bec des volailles  ;
  • Le renforcement des niveaux de sanction en cas de mauvais traitements avérés dans les abattoirs  ;
  • Un renforcement de la formation des professionnels sur le bien-être animal, ce qui est effectivement un élément clé pour faire évoluer les pratiques.

La stratégie prévoit également de favoriser l‘innovation et notamment de soutenir des projets de recherche sur les modes d‘élevage plus respectueux des animaux. Dans ce cadre, WELFARM a notamment insisté sur la nécessité de développer les recherches pour faire émerger des alternatives au gavage forcé pour la production de foie gras.

Par ailleurs, suite à  une intervention de WELFARM auprès du Ministère de l‘Economie, le décret d‘application relatif aux marchés publics entré en vigueur le 1er avril dernier a introduit le bien-être animal dans les critères possibles d‘attribution des marchés publics. La Stratégie bien-être animal vient renforcer ce message en spécifiant dans son plan d‘action l‘objectif de  la prise en compte du bien-être animal dans la commande publique en restauration collective.

Ce même plan prévoit également la création d‘un Centre National de Référence sur le Bien-Etre Animal. L‘efficacité de la stratégie repose en grande partie sur les modalités de fonctionnement de ce nouvel organisme, modalités qui doivent être précisées. Le choix des membres de cette structure ainsi que les moyens qui lui seront alloués influenceront de manière décisive la position de la France en matière de bien-être animal.

Pour autant, WELFARM déplore le manque d‘ambition de cette stratégie. Elle se concentre en effet en grande partie sur l‘application de la réglementation en vigueur et son contrôle. Dès son ébauche, le ministère de l‘Agriculture avait en effet annoncé son refus de porter de nouvelles réglementations pour le bien-être animal. Le ministère fait ainsi fi d‘une triste réalité  ; plusieurs espèces dont les lapins, les canards, les dindes, les vaches laitières etc. ne bénéficient d‘aucun texte règlementaire leur offrant une protection spécifique.

WELFARM déplore également que la notion d‘innovation, censée être au cœur de la Stratégie Bien-être Animal, n‘ait pas été définie de façon précise. Il en est de même concernant les axes d‘innovation, qui demeurent insuffisamment détaillés. WELFARM l‘avait pourtant explicitement demandé, considérant qu‘il s‘agissait d‘un prérequis.

WELFARM continuera à  s‘impliquer fortement dans cette stratégie, sa mise en application et son suivi, afin qu‘elle puisse servir au mieux la cause animale.  

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