Une succession d‘actes de maltraitance inadmissibles
A l‘abattoir de Limoges, la détresse animale est grande. Déjà soulignée par le rapport d‘inspection du 22/4/2016, la panique des bovins est grande dans ce couloir de circulation mal adapté. Stressés, les animaux sont soumis à de nombreuses décharges électriques – y compris dans les yeux – pour les faire avancer.
En outre, beaucoup d‘animaux sont mal étourdis. Difficilement immobilisés, les employés s‘y reprennent parfois à plusieurs reprises pour étourdir les animaux, qui sont par ailleurs encore trop nombreux à reprendre conscience avant ou pendant la saignée.
Toute cette souffrance est intolérable, d‘autant plus qu‘elle intervient dans un contexte où tout aurait pu être mis en place pour l‘éviter. En effet, l‘abattoir de Limoges est le plus grand abattoir municipal public de France. Il emploie 85 salariés et est soumis aux contrôles de 2 vétérinaires et 10 techniciens des services vétérinaires. WELFARM – Protection mondiale des animaux de ferme s‘interroge sur le fait que de tels agissements aient pu se dérouler alors que les services vétérinaires sont présents sur le site.
Pire encore, les services de l‘Etat avaient constaté de nombreuses défaillances lors des inspections effectuées en avril 2016, mais l‘évaluation finale attribuée à l‘abattoir de Limoges ne reflétait pas la gravité de la situation puisque c‘est la note de B soit « non-conformité mineure » qui avait alors été retenue.
Si un abattoir classé B laisse entrevoir une telle détresse animale, WELFARM s‘alarme de la situation des abattoirs classés C par les derniers rapports d‘inspections.
L‘obligation d‘agir pour mettre fin à cette souffrance
WELFARM demande au ministre de l‘Agriculture d‘agir au plus vite. Dans l‘immédiat, il est urgent de renforcer les contrôles et de mettre en place des sanctions réellement dissuasives pour les établissements où les non-conformités sont constatées.
Des mesures permettant de renforcer la protection des animaux à l‘abattoir se doivent également d‘être prises en s‘inspirant du rapport de la Commission d‘enquête, dont la généralisation de la vidéosurveillance et le renforcement de la formation du personnel.
WELFARM exige également qu‘il ne soit accordé aucune dérogation à l‘étourdissement avant la saignée des animaux.
Le scandale de la mise à mort de vaches gestantes
A Limoges, des vaches gestantes sont mises à mort, ce qui entraîne la mort du fœtus par asphyxie. Bien qu‘aucune donnée officielle n‘existe concernant l‘occurrence de l‘abattage d‘animaux en gestation, l‘absence de réglementation contraignante en la matière autorise toutes les dérives.
WELFARM demande à ce que la mise à mort de femelles dans le dernier tiers de leur gestation soit interdit au plus vite.