Castration à vif des porcelets : le bio n’a pas tout bon

En 2016, notre campagne #COUIC2018 révélait une pratique extrêmement douloureuse : la castration à vif des porcelets. L’animal est retourné sur le dos, la peau du scrotum incisée à l’aide d’un scalpel, les testicules sortis des bourses et le cordon séminal coupé. Puis l’animal est replacé dans sa portée. La plaie, laissée ouverte, le fera souffrir durant plusieurs jours. Le but de cette mutilation ? Prévenir l’apparition d’une odeur désagréable à la cuisson, dite odeur de verrat.

Des alternatives existent…

Deux méthodes -indolores pour l’animal- ont pourtant déjà fait leurs preuves. La première : élever des mâles entiers et de détecter les carcasses odorantes une fois à l’abattoir pour les diriger vers une filière (salaison, produits transformés) où l’odeur ne risque pas d’apparaitre. Autre option :  l’immunocastration, c’est-à-dire l’injection d’un « vaccin anti-odeur » aux animaux. Une technique approuvée par les agences sanitaires, sans risque pour le consommateur, économique et bonne pour l’environnement : les porcs non castrés ne souffrent pas, produisent moins de lisier et assimilent mieux la nourriture (donc en consomment moins).

… Mais la France est à la traîne

Le Royaume-Uni, les Pays-Bas et l’Espagne ont déjà adopté ces méthodes alternatives. La Norvège, la Suisse et la Suède ont interdit la castration à vif. Suite à la campagne #COUIC2018, les Français ont fait pression sur les acteurs de la filière. Grâce à eux, la plupart des organismes professionnels ont accepté de nous rencontrer pour envisager la mise en place de ces méthodes alternatives. A ce jour, seule Carrefour s’est engagée concrètement pour sa viande de porc « filière qualité Carrefour ». Hélas, du côté du bio, aucun engagement n’a été pris. Et malgré nos sollicitations, un grand nombre des acteurs du bio refusent toujours de nous rencontrer.

WELFARM demande aux éleveurs bio d’abandonner cette pratique !

Pour WELFARM, les élevages bio offrent, de manière générale, des conditions de vie plus respectueuses du bien-être animal. Pourtant, la castration à vif y reste quasi systématique ! A l’heure où 68% des consommateurs se disent prêts à payer un peu plus cher pour des produits plus respectueux des animaux (sondage Eurobaromètre 2016), WELFARM demande donc à la filière bio d’interdire cette pratique obsolète et inutilement douloureuse.

Pour en savoir plus ou signer notre pétition demandant l’interdiction de la castration à vif des porcelets d’ici 2018, rendez-vous sur #COUIC2018.

Bien-être animal : le bio, c’est forcément mieux ?

Globalement, oui. Les élevages bio offrent des conditions de vie plus respectueuses pour les animaux : densités moins élevées dans les bâtiments, accès au pâturage pour les herbivores, présence de perchoirs pour les poules, gavage interdit, etc. Plusieurs points noirs restent cependant à améliorer d’urgence. En effet, des pratiques très douloureuses pour les animaux restent autorisées dans les élevages bio :

  • Castration à vif des cochons, moutons et bovins   
  • Ecornage sans anesthésie des vaches et des chèvres
  • Coupe de la queue des moutons 
  • Broyage des poussins mâles dans la filière poules pondeuses
  • Epointage (coupe du bout du bec) des volailles
  • A l’abattoir, outre un temps d’attente réduit, les animaux élevés en bio sont traités de la même manière que les autres : l’abattage sans étourdissement, le gazage des porcs au CO2 et la mise à mort des vaches gestantes sont autorisés. 

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