Burger King, Pizza de Domino, Domino’s Inc., KFC, McDonald’s, Nando’s, Pizza Hut, Starbucks et Subway : ces 9 chaines de restauration rapide servent chaque jour du poulet à des millions de consommateurs dans le monde. Mais que font-elles pour s’assurer que ces poulets sont élevés et abattus dans de bonnes conditions ? Pour le savoir, l’association internationale World Animal Protection a passé au crible les données diffusées publiquement par ces entreprises dans trois domaines :
- Les politiques mises en place : quelle importance l’entreprise accorde-t-elle au bien-être des poulets ?
- Les objectifs et les cibles : quels engagements l’entreprise prend-elle pour améliorer les conditions de vie des poulets ?
- La transparence : que disent leurs rapports sur les performances ?
Entre « médiocre » et « en échec », les notes obtenues pointent les lacunes de ces 9 chaines
Dans chaque domaine, les entreprises pouvaient se voir décerner des notes allant de « très bien » à « en échec », en passant par « bien », « acceptable », « médiocre » et « très médiocre ». D’après le rapport de World Animal Protection :
- Aucune des chaînes de restauration rapide n’affiche de politique globale pour améliorer le bien-être des poulets. Dans la plupart des cas, l’étourdissement efficace des animaux avant l’abattage n’est même pas garanti.
- Quel que soit le domaine étudié, la meilleure note obtenue par ces entreprises est « médiocre ».
- Cinq sociétés (Domino’s Inc., Domino’s PLC, KFC, Nando’s et Pizza Hut) ont même obtenu la note « en échec ».
- Seules 3 des 9 sociétés (Burger King, Starbucks et Subway) manifestent l’ambition de se saisir du problème, mais leur engagement se limite à une région ou à un pays.
- La transparence est globalement médiocre, les entreprises fournissant peu ou pas d’informations sur leurs démarches en faveur du bien-être des poulets.
800 millions de poulets de chair élevés et abattus en France chaque année
WELFARM déplore le peu d’implication de ces 9 chaines de restauration quant au problème du bien-être des poulets: « La plupart de ces entreprises se sont engagées à bannir les œufs de poules en cage et répondre ainsi aux attentes des consommateurs, rappelle Lorène Jacquet, Responsable Campagnes et Plaidoyer de l’association WELFARM. Il est urgent qu’elles se saisissent également de la question du bien-être des poulets de chair qui constituent une grande partie de leur offre. » Et pour cause : de tous les animaux élevés en France, ce sont de loin les poulets de chair qui sont les plus nombreux. Chaque année, près de 800 millions d’entre eux sont abattus pour leur chair, et 83 % ont passé toute leur vie confinés dans des bâtiments surpeuplés. Lésions cutanées, boiteries, croissance trop rapide du fait de la sélection génétique : l’élevage intensif est source de grandes souffrances pour les poulets.
Dans le cadre de ses campagnes, WELFARM milite donc auprès des professionnels de l’élevage et de la grande distribution pour améliorer les conditions d’élevage, de transport et d’abattage des poulets de chair. WELFARM recommande notamment le recours à d’animaux issus de souches à croissance moins rapide, la diminution des densités, l’enrichissement du milieu de vie (perchoirs, objets à picorer, etc.) pour permettre aux poulets d’exprimer leurs comportements naturels ainsi que l’accès à un parcours extérieur ou, à minima, à un jardin d’hiver (espace couvert avec accès à l’air libre permettant aux poulets de profiter de la lumière naturelle).