Le Parlement européen vient d’approuver un projet pilote pour relancer la recherche sur les alternatives à l’étourdissement des porcs avec de fortes concentrations de CO2. Cette technique est majoritairement répandue en Europe, alors qu’elle provoque douleurs et détresse chez les animaux. Des nouvelles prometteuses pour améliorer la protection de millions de porcs avant leur mise à mort ont été annoncées.
Le 12 novembre 2020, le Parlement européen a approuvé la proposition de projet pilote, portée par l’eurodéputé suédois Fredrick Federley, visant à relancer la recherche sur les alternatives à l’étourdissement des porcs avec de fortes concentrations de CO2. À cette fin, la Commission européenne lancera prochainement un appel d’offres s’élevant à hauteur de 2 millions d’euros. C’est donc avec enthousiasme que nous accueillons cette nouvelle.
Cette annonce est l’aboutissement de longues années de mobilisation contre une pratique extrêmement douloureuse pour les animaux. Afin de mettre un terme à cette pratique, Welfarm, ainsi que les autres ONG de protection animale fédérées au sein d’Eurogroup for animals, s’étaient mobilisées fin octobre 2019, pour demander l’interdiction de l’étourdissement des porcs avec de fortes concentrations de CO2 à partir du 1er janvier 2025 sous-couvert de disponibilité d’alternatives non aversives et économiquement viables. Notre message semble avoir été entendu et ce projet pilote nous rapproche de ce but.
L’étourdissement à fortes concentration de CO2 est une pratique très largement répandue au sein des abattoirs de l’Union européenne, puisqu’autorisée par le règlement (CE) n°1099/2009. L’étourdissement est obligatoire, afin de garantir l’inconscience des animaux avant leur mise à mort. Bien que moins pratiquée en France, notre pays reste concerné par cette problématique, puisque la proportion de porcs étourdis par cette méthode gazeuse est estimée entre 15 et 18 % de la production nationale.
Pourtant, cette technique gazeuse est extrêmement aversive pour les porcs, car elle induit des douleurs respiratoires et une sensation d’étouffement : ce qui provoque une détresse sévère chez l’animal, qui peut se prolonger jusqu’à plus de soixante secondes après le début de l’inhalation. Le dernier rapport de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) publié en mai 2020 sur la « protection des porcs au cours de l’abattage », a conclu qu’il n’existait pas de solutions à la douleur, la peur et la détresse respiratoire inhérentes à cette pratique. Parmi les alternatives, le rapport cite l’utilisation de gaz inertes qui nécessite davantage d’études.
Ce vote est une belle avancée pour les défenseurs de la cause animale et notamment Welfarm, qui dénoncent cette pratique de longue date. Pour la première fois, un budget conséquent sera investi par la Commission européenne dans un projet de recherche appliquée visant à trouver des alternatives acceptables pour l’étourdissement des porcs à l’abattoir. Les résultats de l’étude pourraient conduire à une interdiction de l’étourdissement à fortes concentrations de CO2 au sein de la réglementation.