Après l’élection présidentielle, la campagne Engagement Animaux 2022, issue de la collaboration de 30 ONG dont Welfarm, s’est poursuivie pour les législatives des 12 et 19 juin. L’immense majorité des Français est sensible à la condition animale. Grâce à Engagement Animaux 2022, plusieurs centaines de candidats à la députation se sont engagés à répondre à leurs attentes.
Sensibilité à la condition animale : une réalité bien loin des clichés
Selon un sondage Ifop pour Engagement Animaux 2022 réalisé peu avant la présidentielle1, l’immense majorité des Français (81%) est sensible à la condition animale. Au-delà de ce chiffre qui confirme une tendance de fond, il est intéressant de relever que le profil des Français sensibles à la condition animale casse nombre d’idées reçues.
Ce sont les Français modestes (900 à 1300€ de revenus mensuels) qui se disent les plus sensibles (84%), devant les catégories aisées (plus de 2500€) qui se déclarent moins sensibles (74%). De plus, les habitants des communes rurales se déclarent plus sensibles (86%) que les habitants de l’agglomération parisienne (80%). Le cliché selon lequel seule une certaine bourgeoisie urbaine et « branchée » se soucierait du sort réservé aux animaux est ainsi battu en brèche.
Le sort des animaux se joue à l’Assemblée nationale
Les 12 et 19 juin, les Français sont appelés à élire les 577 député-e-s de l’Assemblée nationale. Une nouvelle occasion pour la campagne Engagement Animaux 2022 de placer le bien-être animal au centre des débats. Détenteurs du pouvoir législatif, les futur-e-s député-e-s auront le pouvoir de voter des lois et de proposer des amendements en faveur de mesures ayant un impact positif sur les animaux. Ils pourront également, entre autres, interpeller le gouvernement et lui demander des comptes.
C’est pourquoi, afin d’améliorer le sort des animaux au cours des 5 prochaines années, les 30 ONG réunies pour la campagne Engagement Animaux 2022 ont adressé 22 mesures prioritaires aux partis et candidats aux élections législatives. Ces 22 mesures sont réparties au sein de six thématiques, dont une intitulée « Élevage, transport et abattage ». Sur ce volet qui concerne particulièrement Welfarm, les candidats ont été invités à se prononcer sur les quatre mesures suivantes :
ꟷmettre fin à tout élevage en cage ;
ꟷexclure le soutien de l’État à toute production ne respectant pas un niveau acceptable de bien-être animal ;
ꟷinterdire les longs transports et exportations d’animaux vivants vers les pays tiers à l’UE ;
ꟷinterdire les pires pratiques d’abattage (abattage sans étourdissement et de femelles à un stade avancé de gestation).
Huit partis et 390 candidats s’engagent pour la protection animale
Huit partis politiques ont signé la charte des 22 mesures proposées : le Parti animaliste, Europe Écologie Les Verts (EELV), La France insoumise (LFI), Écologie au Centre, Révolution écologique pour le vivant (REV), le Mouvement Hommes Animaux Nature (MHAN), France Écologie et Debout la France (DLF) (ce dernier ne s’engage toutefois pas sur certains sujets : chasse, corrida, transport maritime des animaux, vidéosurveillance en abattoir). Lutte ouvrière (LO) a également indiqué, sans signer la charte, que l’engagement de Nathalie Arthaud à la présidentielle (83% des mesures validées) valait pour tous les candidats LO aux législatives. Enfin, si le président de l’Union des démocrates et indépendants (UDI), Jean-Christophe Lagarde, valide 84% des mesures en tant que candidat, il n’a pas engagé formellement son parti.
Aucun parti de la Majorité présidentielle n’a signé la charte même si des candidats l’ont fait à titre individuel. Par ailleurs, alors que Marine Le Pen (Rassemblement, RN), Anne Hidalgo (Parti socialiste, PS) et Philippe Poutou (Nouveau Parti anticapitaliste, NPA) s’étaient positionnés lors de la présidentielle, leur parti n’a pas renouvelé leur engagement dans le cadre des législatives.
390 candidats se sont engagés en leur nom propre. Le niveau d’engagement sur les 22 mesures est majoritairement fort puisque le score moyen des candidats s’élève à 97,7% (selon le nombre de mesures validées). Les candidats engagés sont majoritairement issus de 5 partis ou coalitions : le Parti animaliste (228 candidats), la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES) (79 candidats), Écologie au Centre (13 candidats), Ensemble – Majorité présidentielle (11 candidats) et Tous Unis pour le Vivant (6 candidats).
Des personnalités publiques signent notre charte
Au niveau régional, c’est sans surprise l’Île-de-France qui compte le plus grand nombre de candidats engagés (91 chartes signées), dont de nombreuses personnalités : Bastien Lachaud (NUPES), Nicolas Dupont-Aignan (DLF), Cédric Villani (NUPES), Aymeric Caron (NUPES), Sandrine Rousseau (NUPES), Jean-Christophe Lagarde (UDI), Clémence Guetté (NUPES), Aurore Bergé (Majorité), Mathilde Panot (NUPES). Viennent ensuite les Hauts-de-France et la région Auvergne-Rhône-Alpes avec, pour chacune, 34 candidats engagés.
Notons aussi que d’autres personnalités politiques se sont engagées, comme Éric Diard (Les Républicains, LR), Olivier Falorni (Sans étiquette), Jean-Marc Governatori (Écologie au Centre) ou encore Adrien Quatennens (NUPES).
Les conclusions politiques de cette campagne des législatives viennent conforter le clivage apparu lors de la présidentielle avec un pôle « social écologiste animaliste » plus engagé en faveur de la condition animale et un pôle « libéral conservateur nationaliste » moins ou pas engagé.
Parmi les mesures auxquelles quelques candidats n’ont pas adhéré, on retrouve les sujets qui ont fait débat pendant la présidentielle et notamment la fin de l’élevage en cage d’ici 2027 au profit de l’accès au plein air (mesure non validée par 4 candidats issus de la Majorité présidentielle).
Retrouvez nos propositions et les engagements des partis politiques et candidats sur www.engagement-animaux.fr.