Septembre 2020 : le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, exprime son souhait de voir le « bien-être animal » figurer dans le futur Plan de relance. Quelques mois plus tard, les chiffres tombent : 130 millions d’euros sont octroyés à la modernisation des abattoirs et 98 millions au financement d’investissements permettant d’améliorer la biosécurité et le bien-être animal en élevage. Par ailleurs, une enveloppe de 2 millions sera consacrée à la formation des professionnels sur ces sujets.
Une réelle prise en compte du bien-être animal sur certains critères
Une note de service du ministère datée du 24 décembre 2020 précise les investissements éligibles au volet « bien-être animal ». Welfarm, qui avait fait parvenir ses recommandations au ministère de l’Agriculture, se réjouit de voir un certain nombre de ses propositions retenues.
Incitation à ouvrir les bâtiments, à faire pâturer les animaux, à enrichir leur milieu de vie en bâtiment ou encore la construction de jardins d’hiver ou véranda pour les oiseaux sont autant d’investissements qui améliorent le bien-être des animaux de manière non négligeable. Et ils font partie du plan. Concernant les poules, les truies et les lapins, il y a une volonté affichée de subventionner tout investissement qui va dans le sens de la fin des systèmes en cage. Une mesure de compensation en attendant, nous l’espérons, de voir l’émergence d’une réglementation contraignante qui interdise ces systèmes profondément nuisibles aux animaux.
Mais un plan qui manque cruellement d’ambition
Le point le plus problématique de ce plan est le montant de l’enveloppe globale, qui est extrêmement faible. Rapporté au nombre d’exploitations, le montant s’élève à un peu plus de 500 euros par élevage. Bien insuffisant pour prétendre entamer une véritable transition du modèle agricole vers plus de respect des animaux… D’autant plus que l’enveloppe globale ne concerne pas uniquement le « bien-être animal » : la biosécurité en fait aussi partie.
Dans ce contexte, il apparaît encore plus essentiel à Welfarm que la prochaine Politique agricole commune (9,5 milliards d’euros d’aides agricoles pour la France en 2018) soit un instrument financier qui accompagne cette transition tant attendue vers une meilleure prise en compte du bien-être animal.