Dans une vidéo inédite tournée fin août par l’association DxE dans un élevage intensif de cochons fournissant Jambon de Bayonne, des porcelets se font castrer sans anesthésie, à la chaîne, dans de grandes souffrances. Sur les images, on voit les truies alignées les unes à côté des autres, bloquées dans des cages de contention où elles ne peuvent pas se retourner. Couchées sur le béton, elles ont mis bas il y a quelques jours seulement. Un homme et une femme entrent dans le couloir, poussant ce que la profession appelle un « chariot de soin ». Aujourd’hui, ils vont castrer quatre lots d’animaux. Aucun porcelet mâle n’est épargné : les animaux en train de téter sont arrachés à leurs mères, comme les autres. L’opératrice les saisit un à un, les bloque entre ses jambes, sectionne leur chair au scalpel, sort les testicules des bourses en fouillant avec plus ou moins de difficulté… et tranche. Les hurlements des animaux sont tels que l’éleveuse porte un casque antibruit. Les porcelets sont ensuite remis dans la case sans ménagement, plaie ouverte, parfois en contact direct avec les excréments de leurs mères.
Une mutilation inscrite dans le cahier des charges de l’IGP Jambon de Bayonne
La castration à vif est subie de manière systématique par les cochons dont la chair est destinée à la confection du Jambon de Bayonne. En effet, dans le cahier des charges, il est expressément inscrit que les cochons mâles doivent être castrés. Cette vidéo ne montre donc pas un cas isolé, au contraire, puisque Jambon de Bayonne a institué cette mutilation au rang de composante obligatoire de son cahier des charges ! Un vrai scandale pour un produit qui se targue sur son site internet d’être un « fleuron du patrimoine gastronomique français » ! WELFARM lance donc aujourd’hui une opération de sensibilisation du public : un camion publicitaire dévoilant les dessous de la production du Jambon de Bayonne sillonnera les rues de la ville pendant trois jours.
Interpellé à plusieurs reprises par notre association, le consortium du Jambon de Bayonne se cache derrière des arguments fallacieux pour justifier le recours systématique à cette mutilation pourtant inutile. Car des alternatives à la castration à vif existent et sont même majoritaires dans d’autres pays. Notre association demande la révision immédiate du cahier des charges Jambon de Bayonne afin de supprimer l’obligation de castration.
La France doit abolir la castration à vif !
Au-delà du cas du Jambon de Bayonne, en France, ce sont plus de 10 millions de porcelets qui sont castrés à vif chaque année. Le Gouvernement a promis de faire des annonces « ambitieuses » en matière de bien-être animal d’ici à quelques jours. Nous ne comprendrions pas, qu’au vu de la souffrance inutile infligée aux animaux, la castration ne soit pas interdite dans les plus brefs délais. Rappelons enfin que plusieurs pays ont déjà interdit cette mutilation à vif, à l’instar de la Suède, la Suisse, la Norvège ou l’Allemagne (effectif en 2021). Vous êtes 175 000 à avoir déjà signé notre pétition demandant au ministre de l’Agriculture la fin de cette mutilation.
Comment agir ?
- Écrivez au consortium du Jambon de Bayonne pour lui demander de bannir cette pratique.
- Signez la pétition à l’intention du Gouvernement pour obtenir l’interdiction de la castration à vif en France.