Elections européennes : la droite à la traîne sur le bien-être animal

Les élections européennes auront lieu en France le dimanche 9 juin 2024. Par le biais de la campagne « Engagement animaux 2024 », Welfarm et 28 autres ONG de protection animale ont demandé aux candidats de s’engager en faveur de la condition animale. Force est de constater qu’un fort clivage gauche-droite demeure sur les questions de bien-être animal.

À quelques jours des élections européennes, 9 listes se sont engagées en faveur du bien-être animal par le biais d’un manifeste porté par un collectif d’ONG de protection animale, dont fait partie Welfarm. La gauche et Renaissance se sont engagés sur tout ou partie des mesures du manifeste. Des propositions destinées à mettre fin à l’élevage en cage, produire une alimentation durable axée sur le bien-être animal, améliorer les conditions de transport, accélérer la transition vers une recherche scientifique sans expérimentation animale ou encore nommer un commissaire européen dédié.

Les listes les plus engagées (100 % des mesures portées par le manifeste) sont le Parti animaliste, Le Parti pirate, Les Écologistes, L’Écologie au Centre et la Ruche citoyenne.

Viennent ensuite, La France Insoumise et Écologie positive et Territoires, avec 97 % ses propositions validées, suivis par Place publique et PS (94 % des mesures).

Enfin, la liste Renaissance s’est engagée de manière plus mesurée, avec 70 % des propositions validées.

En revanche, du côté droit de l’échiquier politique, c’est silence radio : aucune des listes de droite ni d’extrême droite n’a signé le manifeste.

Vous pouvez retrouver ces engagements sur le site engagement-animaux.fr.

Les élections européennes peuvent changer la donne !

Les institutions européennes peuvent jouer un rôle important pour l’amélioration de la condition animale dans les frontières de l’Union et au-delà. Les eurodéputés ont déjà fait preuve de leur engagement en faveur de la cause animale par le passé, notamment en établissant une commission d’enquête chargée d’examiner les allégations d’infraction dans l’application des règles de l’UE sur la protection des animaux pendant le transport à l’intérieur et à l’extérieur de l’UE. Les parlementaires ont également demandé au commissaire à l’agriculture de veiller à ce que la PAC améliore le bien-être des animaux pendant le transport.

Dans les prochains mois, le Parlement européen aura à se prononcer sur la proposition de révision du règlement européen qui protège les animaux en cours de transport, qui a été présentée par la Commission le 7 décembre 2023. Il aura également à se prononcer sur l’interdiction des cages qui avait été annoncée par la Commission actuelle.

Politique agricole commune et accords commerciaux

En outre, la prochaine révision de la politique agricole commune (PAC) est prévue pour 2027 ; les nouveaux députés et la nouvelle Commission joueront donc un rôle essentiel dans son élaboration, et pourraient revoir la répartition des aides entre les piliers de la PAC, afin de mieux rémunérer les bonnes pratiques et les systèmes vertueux en matière de bien-être animal et d’augmenter la part dédiée aux investissements qui permettent une avancée dans ce domaine dans les élevages

Enfin, L’Union européenne négocie et signe des accords de libre-échange avec des pays ou groupes de pays. Ces accords permettent d’importer et d’exporter des produits avec des droits de douane avantageux. Des mesures miroirs peuvent être mises en place dans ces accords afin de n’importer que des produits aux normes équivalentes à celles de l’Union européenne en matière de bien-être animal. Elles permettent d’une part de protéger les éleveurs européens des distorsions de concurrence, et d’autre part un meilleur respect du bien-être des animaux d’élevage dans les pays tiers (hors UE).

Votre voix compte !

Voter pour des candidats qui soutiennent de telles mesures peut donc améliorer le sort des millions d’animaux d’élevage en Europe. Retrouvez le détail des listes engagées sur le site engagement-animaux.fr.

Welfarm est apolitique et œuvre pour que la question animale soit un sujet central du débat public et politique. Quel que soit le résultat des urnes, vous pourrez compter sur nous pour défendre l’intérêt des animaux auprès des décideurs politiques afin qu’ils agissent conformément à la volonté des citoyens. Pour le milliard d’animaux abattus chaque année en France, les 8 animaux sur 10 élevés sans accès à l’extérieur, ceux enfermés dans des cages ou qui souffrent dans les transports, nous mettrons tout en œuvre pour que le bien-être animal figure parmi les priorités de l’agenda parlementaire.