Revivez en vidéo la cérémonie de remise du trophée du plus grand castrateur de porcelets de France

Welfarm s’est rendue récemment en Bretagne, au cœur de l’élevage intensif porcin français, dans le cadre de sa campagne #StopCastration. Afin de faire pression sur le géant de la viande Bigard, elle lui a remis symboliquement, devant son siège à Quimperlé, le trophée du plus grand castrateur de porcelets de France. Depuis des années, le groupe breton joue de son influence sur la filière porcine pour faire obstacle à toute évolution sur le sujet. Welfarm poursuivra son combat jusqu’à la fin de cette mutilation.

9 millions de porcelets sont castrés chaque année en France

Le 1er janvier 2022, est entrée en vigueur l’interdiction de la castration à vif des porcelets. Cependant, la castration sous anesthésie et analgésie est toujours pratiquée sur 75% des porcs abattus en France1. Le but est d’obtenir une viande plus grasse et prévenir l’apparition d’une odeur désagréable lors de la première cuisson pouvant impacter 3 à 5% des carcasses. Il s’agit d’une procédure stressante qui entraîne de vives douleurs chez l’animal, à la fois pendant et après l’opération. La présence d’un vétérinaire n’est pas obligatoire lors de cette intervention chirurgicale pour en assurer le bon déroulement. L’anesthésie et l’analgésie nécessitent de surcroît un temps d’attente pour être efficaces, ce qui est incompatible avec les cadences de travail des élevages intensifs où les porcelets sont castrés à la chaîne.

D’autres pratiques plus respectueuses du bien-être animal et viables économiquement existent et sont déjà mises en place par certains éleveurs qui font le choix de ne pas pratiquer la castration. Welfarm milite pour le développement des alternatives suivantes : l’élevage de mâles entiers ou, à défaut, l’immunocastration, qui prend la forme d’une vaccination qui bloque les hormones de la puberté.

Le groupe Bigard refuse les alternatives à la castration des porcelets et fait pression sur ses partenaires

Le groupe Bigard, leader du marché français de l’abattage et de la découpe des porcs, s’obstine à pratiquer cette mutilation. Il accorde une plus-value aux éleveurs qui maintiennent la castration physique des porcelets (+2cts/kg) tout en pénalisant les carcasses de mâles entiers (-23 cts/kg). Il s’agit d’une manœuvre pour inciter les éleveurs à continuer de castrer physiquement les porcs et dévaloriser coûte que coûte les alternatives. En dominant le marché, Bigard empêche les transformateurs et la grande distribution, en particulier ceux qui ne disposent pas de leurs propres outils d’abattage, de se tourner vers le mâle entier ou le mâle vacciné.

Le 22 mars dernier, Welfarm, après maintes tentatives infructueuses de nouer le dialogue, a publié une tribune enjoignant Bigard de laisser à ses partenaires le choix des alternatives à la castration. L’association s’est heurtée à un mur.

Mercredi 19 octobre, Welfarm a mis une nouvelle fois la pression. Devant le siège social de Bigard, à Quimperlé dans le Finistère, elle a organisé une cérémonie de remise du trophée du plus grand castrateur de porcelets de France. Bigard ne peut plus se permettre de faire la sourde oreille face aux attentes des consommateurs alors que 85%2 des Français sont défavorables aux mutilations pratiquées sur les cochons (coupe des queues, meulage des dents, castration). Le groupe breton ne doit pas non plus être un frein à l’évolution de la filière : de 2016 à 2020, la part des porcelets castrés est passée de 85% à 75%3.

Des membres de Welfarm remettant le trophée du plus grand castrateur de porcelets de France à Bigard.
Le socle du trophée remis à Bigard : "Plus grand castrateur de porcelets de France".

Welfarm présente à Rennes et Quimper ainsi qu’à Paris pour #StopCastration

Forte de plus de 220 000 signatures et du soutien officiel de plusieurs personnalités politiques (Manuel Bompard, Caroline Roose, David Cormand, Cédric Villani), la campagne #StopCastration de Welfarm a pour but d’obtenir l’interdiction complète de la castration physique des porcelets.

Les 17, 18 et 20 octobre, Welfarm était présente à Rennes, Quimper et Paris. Notre équipe a animé à chaque fois un stand pour échanger avec le grand public sur les tenants et aboutissants de la campagne #StopCastration et faire signer une pétition appelant à la fin de cette mutilation. Des cochons mécaniques ont également battu le pavé pour faire entendre leur voix.

Un stand de Welfarm place de la République à Rennes.
Les petits cochons de Welfarm ne veulent pas être castrés.

En plus de ce travail de sensibilisation, cette tournée a en outre été l’occasion pour Welfarm de rencontrer des journalistes ainsi que des élus afin de donner encore plus de poids et d’écho à notre campagne.

La députée Anne Stambach-Terrenoir (LFI) signant la pétition de Welfarm contre la castration des porcelets place de la République à Paris.
La députée Anne Stambach-Terrenoir (LFI) signant la pétition de Welfarm contre la castration des porcelets place de la République à Paris.
La députée Anne Stambach-Terrenoir (LFI) pose avec la mascotte de Welfarm.
La députée Anne Stambach-Terrenoir (LFI) (à d.) posant aux côtés de la mascotte de Welfarm.

Pour informer les consommateurs, Welfarm a mis sur pied le Castra-Score

Le Castra-Score est un outil d’évaluation conçu en toute indépendance par Welfarm qui permet de connaître le positionnement des marques et des enseignes de grande distribution vis-à-vis de la castration des porcelets. L’objectif d’une telle démarche est de permettre aux consommateurs de faire leur choix en toute connaissance de cause.

De grandes entreprises de l’agro-alimentaire et de la distribution telles que Brocéliande, Madrange, Herta, Lidl ou encore Montagne noire ont déjà accepté de passer au radar du Castra-Score

Pour en savoir plus sur la campagne #StopCastration, rendez-vous ICI

1 Chiffres de 2020 de l’IFIP (institut technique agricole pour la filière porcine)

2 Sondage Yougov de 2017 (source : L214)

3 Chiffres de 2020 de l’IFIP (Institut technique agricole pour la filière porcine)