États généraux de l’alimentation : c’est le moment de faire entendre votre voix!

Si quatre organisations de protection animale, dont WELFARM, sont associées aux États généraux de l’alimentation, son programme annoncé jeudi dernier, fait naître une certaine inquiétude : va-t-on vraiment refonder la politique alimentaire française en faisant si peu de cas du bien-être des animaux d’élevage ? Ce serait faire fi de l’intérêt que les Français portent désormais à la question : 52 % des consommateurs déplorent de ne pas trouver plus d’aliments respectueux des animaux dans les rayons1 et 60% considèrent que donner aux animaux l’accès au plein air est une action à mener en priorité dans les élevages et ce, avant toutes considérations environnementales ou sanitaires2.

Mais comment répondre à cette demande lorsque 80% des animaux élevés en France sont détenus dans des élevages intensifs ? Peut-on vraiment respecter les attentes des consommateurs quand il n’y a aucune obligation d’indiquer le mode d’élevage sur l’emballage ? Peut-on prétendre à exporter le modèle français quand celui-ci autorise toujours la castration à vif des porcelets, pratique douloureuse et obsolète que nos voisins allemands, suisses ou suédois ont déjà décidé d’abolir ? Enfin, peut-on se piquer d’être à la pointe en matière de bien-être animal alors que les gouvernements successifs ont pris si peu de mesures concrètes pour encourager les modes d’élevage plus respectueux des animaux ?

Les exemples sont nombreux, mais tous convergent vers le même constat : le système agricole actuel, insoutenable sur le plan éthique, engendre de la souffrance pour les hommes comme pour les animaux. Sa refonte ne peut donc se faire sans tenir compte des besoins des animaux d’élevage. Or, quelques mesures cosmétiques ne suffiront pas. Les consommateurs n’accepteront pas que ces États généraux de l’Alimentation contribuent au développement d’un système toujours plus intensif, où la course à la rentabilité se fait au détriment du producteur, du consommateur et de l’animal. Les débats devront déboucher sur des engagements concrets : favoriser les reconversions vers des modes de production plus vertueux (accès au plein air, arrêts des mutilations, sélection génétique non préjudiciable à la santé des animaux…), instaurer une réglementation plus exigeante en particulier sur les questions du transport et de l’abattage, sources de grandes souffrances pour les animaux, et mettre en place l’étiquetage obligatoire concernant le mode d’élevage sur toutes les denrées d’origine animale.

Exprimez-vous !

Ces États généraux ne doivent pas faire l’impasse sur la question du bien-être animal. Pour cela, nous avons besoin de vous! Les consommateurs ont eux aussi leur mot à dire quant au modèle agricole français de demain. Aidez-nous à porter la voix des animaux d’élevage en participant dès aujourd’hui à la consultation publique lancée par le gouvernement sur le site egalimentation.gouv.fr/projects. C’est l’occasion d’exprimer vos attentes et de proposer des solutions afin que des mesures concrètes soient prises en faveur des animaux d’élevages. C’est le moment de faire entendre votre voix !

 

1 Eurobaromètre 2015 ; 2 Institut français du porc, 2016

 

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