Le règlement européen sur la taxonomie verte actuellement en cours d’élaboration ne suscite qu’un faible intérêt médiatique. Et pourtant, il a un impact très direct sur notre futur modèle agricole et sur les politiques de lutte contre le réchauffement climatique qui seront menées demain. Or, si la version actuelle du texte est adoptée, des investissements dans le secteur de l’élevage intensif pourraient être considérés comme « écologiquement durables ». Une véritable aberration que dénonce Welfarm et la fédération européenne de protection animale Eurogroup for animals.
La taxonomie verte, qu’est-ce que c’est ?
Publié au Journal officiel de l’Union européenne le 22 juin dernier, le règlement sur la taxonomie définit quatre conditions que toute activité économique doit présenter pour pouvoir être qualifiée d’« écologiquement durable ». Mais au-delà des mots, cette classification revêt une importance majeure, puisqu’elle conditionne notre façon de voir, percevoir, voire financer certains secteurs d’activités.
L’enjeu de ce texte est, en effet, de pouvoir encourager dans le futur le développement d’activités écologiquement responsables. L’idée derrière ce projet de la taxonomie verte est de pouvoir aider les investisseurs privés à prendre des décisions éclairées sur « les activités économiques durables sur le plan environnemental ». Or, tel qu’il est présenté actuellement, le projet d’acte ne contient absolument aucun libellé suggérant que la production animale intensive n’est pas durable !
L’élevage intensif, une activité écologiquement responsable ?
Outre les problématiques environnementales que pose l’élevage intensif, qui sont dénoncées par bon nombre d’organisations écologistes, ce système d’élevage soulève des questions éthiques liées au mal-être animal : enfermement, mutilations, densités élevées, sélection génétique préjudiciable aux animaux…. Des questions éthiques que la finance durable se doit de ne pas cautionner !
Notre demande : sortir l’élevage intensif du projet d’acte
Welfarm rejoint l’appel de la fédération Eurogroup for animals. Nous estimons que la section de l’acte délégué sur l’élevage est en décalage total avec le Pacte vert européen, en particulier avec les stratégies « De la ferme à la fourchette » et la biodiversité.
Nous demandons à la Commission européenne de modifier immédiatement le projet d’acte délégué pour indiquer clairement que la production animale intensive cause un préjudice important à plusieurs des objectifs environnementaux du règlement et ne peut donc pas être considérée comme une activité durable.