Fortes chaleurs : Welfarm relance sa campagne « Chaud Dedans ! » pour protéger les animaux d’élevage des épisodes de canicule

Comme chaque été depuis 2022, Welfarm relance sa campagne « Chaud Dedans ! » pour demander aux pouvoirs publics de mieux protéger les animaux d’élevage des fortes chaleurs. Nous avons notamment envoyé nos recommandations relatives à l’élevage et au transport d’animaux en période de fortes chaleurs au ministère de l’Agriculture et au ministère de la Transition écologique.

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Le printemps frais et pluvieux que nous avons connu cette année ne doit pas faire oublier les effets à long terme du changement climatique et leurs conséquences pour les animaux d’élevage.

Haletant à cause de la chaleur, agonisant dans des élevages surpeuplés, entassés en plein cagnard dans les camions et les navires bétaillers… les animaux aussi souffrent lors des épisodes caniculaires.

Welfarm mène sa campagne « Chaud Dedans ! » depuis mai 2022 pour demander au Gouvernement de les protéger davantage des vagues de chaleur, alors que celles-ci sont de plus en plus précoces, fréquentes et intenses.

Trois mesures principales pour protéger les animaux lors d’épisodes de fortes chaleurs

Welfarm porte trois demandes principales pour mettre fin aux souffrances endurées par les animaux dans les élevages et lors de leur transport :

réduire les densités dans les élevages d’animaux terrestres et aquatiques afin d’éviter les surmortalités dues à la chaleur en leur offrant plus d’espace ;

garantir un environnement adapté aux besoins des animaux : tous les animaux terrestres devraient avoir accès à un parcours plein air ombragé, et tous les poissons devraient nager dans des bassins qui répondent à leurs besoins spécifiques ;

interdire les transports d’animaux par fortes chaleurs. Welfarm demande donc de définir des seuils de températures spécifiques à chaque espèce transportée et d’imposer une stricte interdiction des transports hors de cette zone de confort thermique. De plus, aucun animal ne devrait être exporté vers les pays tiers de l’Union européenne : ces trajets peuvent durer plusieurs jours, voire semaines, alterner voyages par route et par mer et nécessiter de longs temps d’attente aux frontières. Une fois arrivés à destination dans les pays tiers, les transporteurs ne sont parfois pas tenus de respecter des limites de température dans les camions.

Recommandations détaillées

Welfarm a mis à jour ses recommandations relatives à l’élevage et au transport d’animaux en période de fortes chaleurs. Ce document de 16 pages liste les mesures nécessaires pour réduire autant que possible le stress thermique, le mal-être voire la souffrance que les animaux d’élevage endurent pendant les épisodes de fortes chaleurs. Pour l’essentiel, elles consistent à :

➜ protéger les animaux des températures qui excèdent leur zone de confort thermique ;

➜ donner aux animaux la possibilité d’exprimer les comportements qui participent à la régulation de leur température corporelle et ainsi à réduire les effets néfastes des fortes chaleurs.

Welfarm a envoyé ses recommandations actualisées au ministère de l’Agriculture et de Souveraineté alimentaire ; au ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires ; ainsi qu’aux Régions.

L’objectif est que le bien-être animal soit pris en compte dans le prochain Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC 3), qui devrait être dévoilé dans les prochains mois, et dans le Plan national de gestion des vagues de chaleur, de manière suffisante.

Recommandations non-exhaustives relatives à l’élevage et au transport d’animaux en période de fortes chaleurs

Objectif 100 000 signatures

Une pétition est en ligne pour soutenir ces demandes et a déjà recueilli plus de 85 000 signatures. Nous avons besoin de vous pour atteindre les 100 000 signatures et ainsi faire pression sur les responsables politiques afin que la réglementation sur l’élevage et le transport d’animaux évolue positivement. Si ce chiffre est atteint, rendez-vous sera pris avec le ministère de la Transition écologique pour lui remettre la pétition et appuyer nos demandes.

Welfarm souhaite notamment que le bien-être animal soit pris en compte dans le prochain Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC 3), qui devrait être dévoilé dans les prochains mois.

Afin d’informer le grand public, Welfarm continuera cette année ses actions de sensibilisation en tenant des stands d’information, en organisant une table ronde, en menant des campagnes d’affichage dans l’espace public, et en publiant des articles et des fiches techniques par espèces sur son site Internet.

Welfarm mène cet été une opération d’affichage digital dans plus de 25 centres commerciaux de Paris et d’Ile-de-France, du 26 juillet au 1er août et du 12 au 18 août.

Signalez les transports d’animaux hors la loi avec TruckAlert

Pour agir face aux nombreux décès d’animaux d’élevage durant leur transport en raison de fortes chaleurs, Welfarm a lancé, en juillet 2020, l’application TruckAlert, qui permet de signaler les transports d’animaux vivants par plus de 30 °C. Cette appli est toujours disponible gratuitement sur l’AppStore et le PlayStore.

En 2019, sous la pression des associations de protection animale, le ministre de l’Agriculture d’alors, Didier Guillaume, prenait un arrêté destiné à limiter les transports d’animaux durant la canicule. Le texte interdit, sauf exceptions, le transport de certains animaux entre 13 heures et 18 heures dans les départements placés en vigilance canicule orange ou rouge par Météo France la veille du départ.

Depuis son lancement, TruckAlert a permis de signaler 437 camions en infraction à cette réglementation. Une preuve de l’inefficacité d’une mesure par ailleurs largement insuffisante. En effet, sur ces 437 signalements, 176 concernaient des transports par plus de 30 °C de minuit à 13 heures et de 18 heures à minuit. La tranche horaire retenue par l’arrêté du 22 juillet 2019 n’est donc pas pertinente pour protéger efficacement les animaux en cas de fortes chaleurs.

La préparation à un scénario de réchauffement à plus 4 °C d’ici la fin du siècle nécessite donc d’envisager une adaptation transformationnelle, c’est-à-dire une modification profonde et structurelle exigeant la reconfiguration des systèmes d’élevage et de transport des animaux.