Le Conseil des ministres européens de l’Agriculture a approuvé hier un nouveau règlement sur la protection des animaux au moment de leur mise à  mort

 

Le Conseil des ministres européens de l’Agriculture a approuvé hier un nouveau règlement sur la protection des animaux au moment de leur mise à  mort. Les 360 millions de veaux, vaches, cochons, et les 4 milliards d’oiseaux abattus chaque année en Europe seront-ils désormais conduits vers une mort douce ? Malgré un effort de responsabilisation des personnels, l’accord politique reste trop permissif à  l’égard de certaines pratiques, dans cette étape ultime et éprouvante pour des millions d’animaux.

La Protection mondiale des animaux de ferme (PMAF) accueille avec satisfaction l’obligation de formation au bien-être des animaux pour toute personne travaillant en abattoir, ainsi que la nomination d’un responsable « Bien-être animal » dans chaque établissement d’abattage.

En revanche, de nombreuses sources de souffrance en abattoir continueront à  être tolérées, en pleine contradiction avec l’esprit de ce nouveau règlement :

  1. 1. Les oiseaux (poulets, poules de réforme, canards, dindes…) sont typiquement suspendus, la tête en bas, sur des chaînes qui plongent leur tête dans un bain électrifiant avant d’être dirigés vers les lames automatiques. Cette suspension est source de stress et de douleurs intenses pour chaque animal. Elle est pourtant interdite pour les autres espèces, et il existe des   alternatives pour l’étourdissement des volailles. La question fera l’objet d’un rapport, dont la publication pourra survenir… en 2013.
  2. 2. L’obligation d’étourdir les animaux avant la saignée demeure facultative pour l’abattage rituel (hallal, casher), qui consiste à  égorger des animaux pleinement conscients. De nombreux abattoirs adoptent cette méthode moins contraignante, et la viande issue d’animaux saignés sans étourdissement approvisionne ainsi un nombre croissant de boucheries, hypermarchés et restaurants, au-delà  du cadre religieux, sans aucun étiquetage pour le consommateur.
  3. 3. Les poissons restent exclus des principales dispositions du règlement. La Commission se donne jusqu’à  2014 pour étudier la possibilité d’intégrer certaines exigences de bien-être animal dans les méthodes de mise à  mort appliquées à  ces animaux.

Pour Johanne Mielcarek, chargée de campagnes à  la PMAF : “Il est regrettable que les Etats membres et les instances européennes n’aient pas eu la volonté d’adopter un texte plus exigeant. Beaucoup reste à  faire pour minimiser les souffrances des animaux à  l’abattage, notamment dans les abattoirs où les cadences peuvent parfois atteindre 800 porcs ou 13 000 poulets par heure.”

Le règlement voté hier n’entrera en vigueur que le 1er janvier 2013.

Contact presse :

Johanne Mielcarek
03 87 36 46 05 / 06 86 01 24 61
johanne@pmaf.org

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