L’Autorité européenne de sécurité des aliments a publié un nouveau rapport sur le bien-être des bovins destinés à la production de viande. Il fournit une évaluation du bien-être de ces animaux et détaille les différents facteurs de risque dans les systèmes d’élevage actuels.

Le 25 juillet 2025, L’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a publié un avis scientifique sur le bien-être des bovins de boucherie. L’objectif de ce document, rédigé à la demande de la Commission européenne, est de fournir une base scientifique pour une éventuelle législation future.
Cet avis concerne les bovins à l’engraissement, les vaches allaitantes, les veaux allaitants, les taureaux reproducteurs, mais aussi les vaches laitières réformées et les bovins de races mixtes (races qui peuvent être utilisées à la fois pour la production de viande et de lait).
Des pratiques incompatibles avec le bien-être animal
Ce travail a mis en lumière l’impact souvent négatif des pratiques d’élevage actuelles sur le bien-être des bovins destinés à la production de viande, notamment :
- un espace insuffisant ;
- l’absence de litière et d’enrichissements ;
- une alimentation inadaptée du fait de l’apport de quantité trop importante d’aliments concentrés ;
- l’absence d’accès au plein air,
- des mutilations douloureuses telles que l’écornage ;
- une sélection génétique défavorable au bien-être animal.
Comment améliorer le bien-être des bovins de boucherie dans les élevages ?
Partant de ce constat, l’Efsa a formulé une série de recommandations pour améliorer le bien-être des bovins dans les élevages. Parmi ces propositions figurent notamment la nécessité de :
- réduire les densités dans les bâtiments ;
- fournir une litière confortable ;
- permettre un accès à des espaces extérieurs ;
- fournir une prise en charge adéquate de la douleur lors des interventions douloureuses, qui ne devraient être réalisées que pour raisons médicales ;
- permettre aux bovins de vivre en groupes sociaux stables ;
- fournir un abri aux animaux élevés en plein air pour les protéger des aléas climatiques.
Cet avis ouvre la voie à une réglementation européenne spécifique aux bovins élevés pour leur viande. En effet, le bien-être des bovins destinés à la production de viande est actuellement régi par des règlements généraux relatifs à la protection des animaux dans les élevages (directive 98/58/CE du Conseil).
La réglementation doit évoluer
Prévue pour fin 2023, la révision tant attendue de la législation européenne sur le bien-être animal a été amputée de trois des quatre propositions qui la composaient. En effet, en décembre 2023, la Commission européenne a uniquement proposé un nouveau règlement protégeant les animaux lors des opérations de transport, laissant ainsi de côté le reste du paquet législatif : élevage, abattage et étiquetage.
Welfarm regrette cet état de fait et souhaite que la Commission européenne mette en place des normes plus strictes, adaptées aux différentes espèces. Chaque année, des millions d’animaux d’élevage continuent de souffrir en raison d’une réglementation lacunaire et inadaptée. Il est temps que l’exécutif européen prenne enfin ses responsabilités et que l’ensemble du paquet législatif « bien-être animal » soit publié.