Les Français veulent donner la priorité au bien-être des animaux dans le modèle agricole de demain

Lancé en février 2020 par la Commission nationale du débat public (CNDP), le débat ImPACtons a pour objectif de donner la parole aux Français sur le modèle agricole et alimentaire de demain. En effet, chaque citoyen contribue au budget de la Politique agricole commune (PAC) européenne par le biais de ses impôts et doit donc pouvoir exprimer ses attentes quant au modèle soutenu par les fonds publics.

Avant sa suspension soudaine du fait de l’épidémie de Covid-19 (avant reprise à la rentrée 2020), le débat ImPACtons a permis de répondre à l’une des questions essentielles pour orienter les travaux du Gouvernement : quelles préoccupations sont à prendre en compte en priorité pour dessiner le modèle agricole de demain ?

Publié ce jour, le rapport intermédiaire de la CNDP présente les attentes sociétales en matière de bien-être animal comme l’un des cinq sujets identifiés comme très prioritaires par les Français ayant participé à ce débat public. En effet, arrivant après les préoccupations en matière de préservation des ressources naturelles, de protection de la biodiversité et de lutte contre les changements climatiques, le bien-être animal apparaît aujourd’hui comme l’une des principales priorités auxquels les citoyens français veulent que les politiques publiques répondent. Une attente à laquelle pourraient répondre le Gouvernement en intégrant davantage d’exigences en matière de bien-être animal dans le cadre des subventions accordées aux éleveurs, notamment via la PAC, mais également par la mise en place de contrôles plus stricts en élevage et à l’abattoir, et en soutenant l’instauration d’un étiquetage des modes d’élevage sur les produits pour une plus grande transparence vis-à-vis des consommateurs.

DES RÉSULTATS FAVORABLES À UNE MEILLEURE PRISE EN COMPTE DU BIEN-ÊTRE ANIMAL

Ce rapport encourageant confirme les résultats du sondage Ipsos réalisé en mars 2020 pour la plateforme Pour une autre PAC. Sur la thématique du bien-être animal, les chiffres sont éloquents. En effet, dans le cadre de la réforme de la PAC, 85 % des Français estiment qu’il est important que la PAC ait pour objectif de garantir le bien-être des animaux d’élevage. Et 46 % de ces Français pense que cet objectif est très important.

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D’autre part, en termes de priorités pour le modèle agricole européen de demain, près de deux tiers des Français placent le bien-être des animaux d’élevage en seconde position après la préservation de l’environnement. En effet, 70 % des Français souhaitent que le modèle agricole de demain soit caractérisé par une forte préoccupation pour le bien-être animal, quitte à payer les produits d’origine animale un peu plus chers.

DES FRANÇAIS TOUJOURS PLUS ATTENTIFS AU BIEN-ÊTRE DES ANIMAUX

Les conclusions du rapport intermédiaire sur le débat public ImPACtons et les chiffres dévoilés par ce récent sondage témoignent de la préoccupation toujours plus forte des Français concernant les conditions d’élevage, de transport et d’abattage des animaux, et du rôle qu’ils souhaitent que les pouvoirs publics jouent pour engager de véritables transitions dans les modes de production alimentaire.

Cette opinion publique majoritaire n’a pour le moment pas reçu d’écho suffisant auprès du Gouvernement pour que des avancées satisfaisantes en matière de prise en compte du bien-être animal puissent être saluées dans le cadre de la réforme de la PAC. Néanmoins, le travail est en cours au sein du ministère de l’Agriculture et nul doute qu’il devra s’attacher à satisfaire ces attentes clairement exprimées dans le cadre de l’élaboration du plan de financement PAC, en orientant les soutiens publics vers les exploitations ayant des pratiques respectueuses du bien-être animal (accès au plein air ou au pâturage, absence de mutilations…).

DES PARLEMENTAIRES INTERROGENT LE GOUVERNEMENT 

Récemment, les sénateurs et députés ont également entrepris d’interroger le ministre de l’Agriculture sur les projets du Gouvernement, notamment dans le cadre de la réforme de la Politique agricole commune, quant à la nécessité d’engager rapidement une transition vers des modes d’élevages plus durables.

Ainsi, les députés Corinne Vignon, Nicole Trisse, Samantha Cazebonne, Stéphane Testé et Pierre Cabaré (LREM), Éric Diard (LR), Guy Bricout et Michel Zumkeller (UDI), Laurent Garcia et Mohamed Laqhila (MoDem), Dimitri Houbron (Agir Ensemble), ainsi que le sénateur Arnaud Bazin (LR), ont questionné le ministre sur les mesures que le Gouvernement entend prendre dans le cadre de son plan de relance post Covid-19 et de son plan stratégique national pour la prochaine PAC, afin de soutenir un modèle d’élevage plus respectueux du bien-être animal et ainsi répondre aux préoccupations exprimées par les citoyens et récemment érigées en véritables priorités par la Commission européenne.

Dès le lancement de ce débat public, Welfarm a proposé un site tutoriel pour permettre aux personnes souhaitant y participer d’agir en faveur du bien-être des animaux d’élevage. Au vu des résultats du rapport intermédiaire publié par la CNDP, nous félicitons le soutien des Français en faveur du bien-être animal et remercions toutes les personnes ayant profité de cette opportunité pour porter la voix des animaux.

Pour l’heure, le débat ImPACtons est suspendu en raison de l’épidémie de Covid-19. Néanmoins, dès sa réactivation, Welfarm proposera au public de nouvelles actions sur son site animaux-debatpublic.fr pour agir en faveur d’une transition des modèles d’élevage vers plus de bien-être animal.

(*) Sondage réalisé par Ipsos pour Pour une autre PAC en mars 2020 sur un échantillon représentatif de 1 085 français âgés de 16 à 75 ans.

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