Chaque année, des millions d’animaux (faisans, perdrix, sangliers…) sont élevés, afin d’être relâchés dans la nature. Un phénomène massif, puisqu’on compte plus de faisans élevés chaque année en France pour être relâchés (environ 14 millions), que la population européenne totale de faisans sauvages (estimée entre 8 et 11 millions d’individus) n’en comporte. Ainsi, en France, 9 faisans sur 10 tués à la chasse sont issus d’élevages !
Une production intensive fortement condamnable
Avant d’être relâchés, faisans et autres perdrix sont détenus dans des conditions totalement incompatibles avec les besoins et comportements physiologiques de leurs espèces. Alors que leur territoire s’étend habituellement sur plusieurs hectares, ces oiseaux sont ici élevés dans des cages ou des volières de tailles bien dérisoires. Frustrés, stressés, détenus en densités élevées, incapables d’assouvir leurs besoins d’exploration, certains individus développent des comportements anormaux, s’auto-mutilent et deviennent parfois agressifs entre eux. Pour limiter l’impact de ces agressions, certains reproducteurs (qui n’ont pas vocation à être relâchés) sont mutilés : lorsqu’ils ne sont pas épointés, on leur perfore la cloison nasale pour leur apposer un couvre-bec ou un anneau…
Des animaux incapables de survivre dans la nature
N’ayant connu que la cage ou la volière, ces oiseaux d’élevage ne sont pas aptes à vivre en milieu naturel. Comme l’indique le naturaliste, Pierre Rigaux : « Les perdrix et faisans d’élevage ne sont ni tout à fait domestiques – ils sont nerveux et supportent très mal la captivité, ni tout à fait sauvages – ils sont inadaptés à la liberté. » Ainsi, l’écrasante majorité de ces animaux meurt dans les premières quarante-huit heures après avoir été relâchés…
- 50 % sont directement tués par les chasseurs. Un phénomène amplifié lorsque les oiseaux sont lâchés en vue de tirs le jour même (ce qui est généralement le cas pour des raisons économiques) ;
- 30 % sont prédatés par des carnivores ou des rapaces. En effet, les animaux d’élevage n’ont pas bénéficié de l’apprentissage de leurs parents à la naissance : ils ne savent donc pas se cacher, chasser ou se nourrir par eux-mêmes, ce qui réduit considérablement leurs chances de survie…
Des pratiques à abolir de toute urgence !
Welfarm se positionne contre l’élevage d’animaux pour la chasse. L’association considère qu’il est éthiquement inacceptable d’élever des animaux à de telles fins. Cette demande est d’ailleurs soutenue par une grande majorité de citoyens puisque, selon un sondage Ifop pour la Fondation Brigitte Bardot mené en 2017, 64 % des Français souhaitent une interdiction des élevages et lâchers d’animaux destinés à la chasse. Contrairement aux idées reçues, ce chiffre est plus faible chez les franciliens (60 %) que chez les habitants des communes rurales (71 %).
Par ailleurs, dans le cadre de l’initiative du Référendum pour les animaux, Welfarm soutient la demande d’interdiction de certaines pratiques de chasse particulièrement cruelles, dont :
- la chasse à courre, où l’animal est traqué pendant des heures par des cavaliers et des meutes de chiens jusqu’à l’épuisement ;
- la vénerie sous terre, qui consiste à déterrer des familles de renards et de blaireaux (espèce pourtant menacée) à l’aide de chiens et de pinces pour les tuer.
Si vous souhaitez soutenir ces demandes et ainsi contribuer à mettre fin à ces pratiques, soutenez le Référendum pour les animaux !