Transport d’animaux vivants : Welfarm s’engage

Le 7 avril dernier, à la veille des fêtes de Pâques, Welfarm relayait une enquête de l’association Animal Welfare Foundation (AWF), dévoilant l’horreur derrière la production d’agneaux en Europe. Les images montraient les conditions dans lesquelles voyagent chaque année des millions de moutons depuis l’Espagne, la France, la Hongrie ou encore la Roumanie et ce, vers l’Italie – l’un des plus grands importateurs de viande ovine en Europe.

Et la situation devient d’autant plus préoccupante en raison de l’épidémie de Covid-19. En effet, malgré les mesures de déconfinement progressives et la limitation des déplacements à travers l’Europe, des camions et des navires chargés d’animaux continuent de circuler. Dans les ports, les mesures de contrôle ont été assouplies. Malheureusement, au détriment d’une protection satisfaisante des animaux.

Des départs dans l’incertitude

Entre le 17 mars – premier jour du confinement en France – et le 4 mai, dix navires bétaillers ont quitté le port de Sète, à destination de l’Algérie. Le sort des animaux à bord aura suscité un grand nombre d’interrogations. Il demeurait une incertitude latente quant à l’acceptation de ces cargaisons d’un point de vue sanitaire sur les territoires étrangers. Ce qui aurait signifié, pour les animaux, de longs et pénibles temps d’attente. Pourtant, malgré cette incertitude, les départs depuis la France ont été autorisés…

Manque de contrôles sur les routes

Sur les routes aussi, la situation est devenue fort dommageable pour les animaux. Les forces de l’ordre occupées majoritairement par la crise sanitaire, les contrôles routiers se sont faits plus rares ces dernières semaines. Chez les transporteurs, confinement oblige, le personnel s’est trouvé réduit. Pour pallier au manque de chauffeurs disponibles, la tentation a été forte pour les transporteurs de surcharger les camions… D’autant que les vétérinaires se sont révélés beaucoup moins nombreux pour les contrôler.

Welfarm agit

Face à l’urgence et dès le début de la crise, Welfarm et 37 autres associations de protection animale ont adressé un courrier à la Commission européenne et au Conseil de l’Union européenne, demandant de suspendre les exportations hors de l’UE et de limiter à huit heures les transports au sein de l’Union. Un courrier, soutenant les mêmes demandes, a également été envoyé à la Commission européenne par 42 eurodéputés, dont 15 Français.

Sur le plan national, Welfarm a envoyé plusieurs demandes à l’attention du ministre de l’Agriculture, via son cabinet ainsi que ses services (dont la Direction générale de l’alimentation – DGAL), pour demander la suspension des exportations d’animaux vivants vers les pays tiers à l’Union européenne durant toute la durée de la crise sanitaire. Welfarm a également exhorté le ministère à apporter des réponses quant aux précautions prises pour s’assurer du respect de la réglementation protégeant les animaux en cours de transport malgré le confinement. À ce jour, nous n’avons toujours pas obtenu de réponse.

Dès le début du confinement, Welfarm a mené un travail de plaidoyer auprès de différents parlementaires, afin de les alerter sur les conditions de transport des animaux d’élevage dans le contexte d’urgence sanitaire lié au Covid-19. Les députés Samantha Cazebonne, Laurent Garcia, Éric Diard ou encore le sénateur Arnaud Bazin ont soutenu l’appel de Welfarm en réclamant une action immédiate du Gouvernement, au moyen de questions écrites ou de courriers. La lettre du sénateur Arnaud Bazin a, de plus, été cosignée par 21 sénateurs et députés français de sensibilités politiques différentes – dont une grande partie sont issus de la majorité. Faisant suite à cette initiative, le député Loïc Dombreval a, lui aussi, questionné le Gouvernement à ce sujet.

Par ailleurs, Lorène Jacquet, responsable des campagnes et du plaidoyer pour Welfarm, a été entendue le 24 avril dernier par la Commission aux affaires européennes de l’Assemblée nationale sur la thématique du transport des animaux, dans le cadre de la mission parlementaire confiée aux députés Typhanie Degois et Christophe Naegelen sur la protection du bien-être animal au sein de l’Union européenne.

Le confinement a révélé, une fois encore, toute l’absurdité du transport d’animaux vivants. Les derniers événements confortent Welfarm dans son combat pour une transition vers le transport de viandes et de carcasses. Nous invitons donc le Gouvernement à intégrer ces considérations dans ses réflexions relatives au plan de relance économique post Covid-19. En ce sens, Welfarm et 55 autres organisations de protection des animaux et de la nature ont signé le manifeste de Convergence animaux politique (CAP) « pour une relance économique intégrant la protection des animaux et de l’environnement ».

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