« Le bien-être animal est une préoccupation forte de ce gouvernement. Je n’accepterai jamais des modes d’élevage et d’abattage qui vont à l’encontre du bien-être animal » déclarait Stéphane Travert le 21 mai dernier. Savoureux quand on sait qu’une semaine plus tard, tous les amendements à sa loi sur l’Agriculture qui auraient pu limiter les souffrances infligées aux animaux ont été balayés par les députés :
- Vidéosurveillance obligatoire en abattoir : rejeté
- Interdiction de l’élevage des poules en cage en 2022 : rejeté
- Arrêt de la castration à vif des porcelets : rejeté
- Interdiction du broyage des poussins et canetons mâles : rejeté
- Limitation de la durée du transport d’animaux vivants : rejeté
- Interdiction de l’élevage des lapins en cage : rejeté
- Interdiction du gazage des cochons au CO2 : rejeté
- Interdiction de l’abattage sans étourdissement : rejeté
La liste des amendements en faveur des animaux rejetés par les députés est vertigineuse. « Ce vote constitue une régression et un reniement ! » a réagi Olivier Falorni, député et président de la Commission d’enquête sur les conditions d’abattage des animaux de boucherie. Un reniement ? Celui des promesses d’Emmanuel Macron qui s’était engagé, lors de la campagne présidentielle, à mettre fin aux poules en cage en 2022. Au lieu de cela, les députés ont voté l’interdiction de construire de nouveaux bâtiments d’élevage de poules en cage, dès lors que la loi sera promulguée Une coquille vide quand on songe aux 33.6 millions de poules détenues en cage actuellement. Une régression ? Celle des députés qui avaient voté en faveur de la vidéosurveillance en abattoir en 2017. Un an plus tard, ils voteront finalement pour un contrôle vidéo facultatif pour les abattoirs qui souhaiteraient tester le dispositif à titre expérimental. « Un rideau de fumée grotesque » selon Olivier Falorni.
Malgré les pratiques inadmissibles que les vidéos ont révélé ces dernières années, les abattoirs resteront donc des boîtes noires. La future loi sur l’agriculture et l’alimentation aurait pu traduire, dans la législation, la préoccupation croissante de notre société pour les animaux. Il n’en sera rien.
Mais WELFARM ne se laisse pas abattre. De rares amendements ont été épargnés, comme celui sur l’étiquetage obligatoire du mode d’élevage sur les viandes, les produits laitiers et les ovoproduits. WELFARM veillera à sa mise en œuvre et continuera d’accompagner tous les éleveurs qui souhaitent adopter des pratiques plus respectueuses des animaux.