En France, 7% des élevages laitiers français ne laissent jamais leurs vaches aller au pré. Ici, pas question de vertes prairies : les vaches passent les six années de leur vie dans un bâtiment dont elles ne sortiront que pour partir à l’abattoir. Inexistant il y a encore quelques années, ce type d’élevage « zéro pâturage » tend à se développer, notamment pour des raisons économiques. Or, empêcher les vaches d’aller au pré est, selon l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA), la principale atteinte au bien-être des vaches. Le pâturage leur permet de se mouvoir librement, de profiter d’un environnement stimulant, de brouter en choisissant leur alimentation, de s’isoler en cas de conflits avec leurs congénères, etc. À l’inverse, les vaches cloitrées en bâtiments sont davantage soumises au stress et souffrent plus souvent de boiteries. Quand le sol n’est pas couvert de litière, elles peuvent passer 8 à 12h par jour à ruminer, couchées sur du béton ou, au mieux, sur un tapis en caoutchouc.
Pour vos fromages, choisissez le pâturage !
Pour enrayer la progression du « Zéro pâturage », tout le monde peut agir en faisant les bons achats. L’étiquetage indiquant le mode d’élevage n’est obligatoire ni sur le lait ni sur les produits laitiers. Il faut donc ouvrir l’œil ! Si les éleveurs bio ont l’obligation de faire pâturer leurs vaches à chaque fois que la météo le permet, ce n’est pas le cas de certains signes de qualité comme le Label Rouge, qui ne garantissent rien en matière de pâturage. Du côté des fromages sous AOP (Appellations d’origine protégée), seules 22 comme le Camembert de Normandie, le Comté, le Pont-l’Évêque, le Cantal ou encore le Bleu d’Auvergne (voir liste complète ci-dessous) garantissent le pâturage, au moins une partie de l’année.
Il n’y a pas de lait sans veau…
Hélas, quel que soit le mode d’élevage (avec ou sans pâturage), les veaux de vaches laitières sont retirés à leur mère quelques heures ou quelques jours après leur naissance, afin qu’ils ne puissent pas boire son lait. Une séparation qui occasionne une véritable détresse pour le veau et la mère. Si 4 veaux femelles sur 5 restent dans leur élevage pour renouveler le troupeau de laitières, les autres sont considérés comme des « sous-produits », destinés à la production de viande. Tous passeront les premières semaines de leur vie isolés dans des box individuels, avant d’être engraissés et abattus 3 à 6 mois plus tard. Leur alimentation est, pour la plupart, carencée en fer pour garantir une viande plus blanche. Ils seront écornés au fer rouge, sans anesthésie, quelques jours après leur naissance. C’est pourquoi WELFARM travaille avec les acteurs de l’agroalimentaire et de la grande distribution et milite pour qu’une règlementation spécifique protège les vaches, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Avec d’autres ONG de protection animale, nous discutons actuellement avec l’interprofessionnelle bovine pour une meilleure prise en compte du bien-être animal.
Vous pouvez télécharger les Guides du Consomm’acteur sur le site welfarm.fr ou les commander gratuitement au 03 87 36 46 05 ou par mail à courrier@welfarm.fr.
Les AOP (Appellations d’Origine Protégée) garantissant l’accès au pâturage :
- Abondance
- Beaufort
- Bleu d’Auvergne
- Bleu des Causses
- Bleu de Gex
- Camembert de Normandie
- Cantal
- Chaource
- Comté
- Fourme d’Ambert
- Fourme de Montbrison
- Laguiole
- Langres
- Livarot
- Maroilles
- Morbier
- Neufchâtel
- Pont-l’Évêque
- Reblochon
- Saint-Nectaire
- Salers
- Tome des Bauges
1 : sondage IFOP 2015