Les enquêteurs de l’association Igualdad Animal avouent ne jamais avoir rien vu de tel. Ils s’étaient infiltrés de nuit, dans un élevage de l’est de l’Espagne, pour permettre aux journalistes de la chaine La Sexta de réaliser un reportage sur les dessous de la viande de porc. Ce qu’ils ont découvert dépasse l’entendement : vivant sur un sol en béton entièrement couvert d’excréments, plusieurs cochons souffrent d’hernies sanguinolentes, si grosses qu’elles les empêchent de marcher. D’autres présentent des abcès monstrueux et purulents. Les enquêteurs ont même filmé des scènes de cannibalisme puisque les cadavres pourrissent sur place…
Ces images horrifiantes ont été tournées dans la région d’Alhama de Murcia, dans un élevage fournissant El Pozo, l’un des plus gros producteurs espagnols de viande qui exporte ses produits (jambon, saucisson, chorizos, fuetecs, etc.) dans toute l’Europe. En France, El Pozo commercialise ses produits sous la marque Tournebon, présente dans les rayons de nombreux supermarchés.
En plus de terribles actes de maltraitance, Igualdad Animal dénonce de graves manquements aux règles sanitaires : selon les enquêteurs, ces animaux blessés et malades, partiraient comme les autres à l’abattoir. Sur sa page Twitter, El Pozo dément en bloc, prétendant que ces cochons auraient été mis à l’écart pour « surveiller leur état de santé ».
Mais ces images épouvantables ont fait scandale en Espagne. En Belgique, les supermarchés Colruyt et Delhaize ont retiré temporairement la viande porcine de marque El Pozo de leurs rayons. Le groupe Delhaize a déclaré qu’il ne commercialiserait plus de produits carnés fabriqués par la firme espagnole avant qu’une enquête ne soit menée. Finalement, dix jours après la diffusion du reportage en Espagne, El Pozo vient d’annoncer dans un communiqué de presse que la marque mettait un terme au contrat qui la lie à la ferme où a été tournée la vidéo.
El Pozo dit également travailler à la mise en place d’une nouvelle certification sur le bien-être animal et va revoir à la hausse le nombre de vétérinaires et la fréquence des contrôles effectués auprès des fermes-fournisseurs. El Pozo envisage enfin de travailler, dans le futur, avec des associations de protection animale…. qui ne manqueront pas de rappeler ses engagements à El Pozo.