Ce premier atelier des états généraux de l’alimentation a été pour WELFARM l’occasion de rappeler l’importance du bien-être animal pour les Français :
– 9 Français sur 10 estiment que les animaux d’élevage devraient être davantage protégés.
– 52% des Français estiment que l’offre des distributeurs en produits alimentaires respectueux des animaux est insuffisante
– Pour les Français, le souci du bien-être animal est un facteur d’inquiétude tout aussi important que l’hygiène et la fraicheur des viandes
– enfin, l’accès au plein air arrive largement en tête des actions jugées prioritaires par les Français, devançant notamment le renforcement des réglementations en matière de sécurité sanitaire.
Pourtant, les systèmes d’élevage qui prédominent aujourd’hui en France ne peuvent satisfaire ces attentes. La situation est plus préoccupante dans certaines filières, notamment lorsque la détention en cage ou sur caillebotis intégral et la claustration sont devenues la règle : 99% des lapins sont élevés en cage, 97% des dindes en élevage intensif, 95% des porcs grandissent sur caillebotis, etc. Des changements notables et durables sont donc indispensables pour assurer aux animaux des conditions de vie conformes à leurs besoins, et ainsi mieux répondre aux attentes des consommateurs.
Pour WELFARM, l’évolution des systèmes d’élevage doit s’appuyer sur 5 grands principes :
· un accès à l’extérieur ;
· un environnement adapté aux besoins physiologiques et comportementaux de chaque espèce ;
· l’arrêt des mutilations routinières et une prise en charge systématique de la douleur, quelle qu’en soit la cause ;
· une réduction de la durée des transports ;
· le renforcement de la protection des animaux à l’abattoir et l’obligation, sans dérogations possibles, d’étourdissement au moment de leur mise à mort.
Des propositions, mais pas de révolution en vue…
À l’issue des 4 réunions de ce premier atelier des États généraux, se dégage la volonté de mettre en place un vaste plan de communication et d’éducation sur les conditions de production et de transformation des produits. « WELFARM n’est pas contre, à la condition que cela permette aux consommateurs d’avoir une information objective sur les différents types d’agriculture, pour qu’ils puissent faire ensuite leur choix », commente Ghislain Zuccolo, Directeur Général de WELFARM.
Au cours de cet atelier, la création d’un site web regroupant les informations sur chaque produit alimentaire vendu dans le commerce a été évoquée. WELFARM et les autres associations de protection animale ont de leur côté défendu une autre solution : celle d’un étiquetage indiquant les conditions d’élevage et d’abattage. Cette idée a rencontré une forte opposition du côté des professionnels, arguant qu’on ne peut pas tout mettre sur les étiquettes. C’est pourquoi WELFARM propose de s’inspirer du marquage des œufs et de créer un étiquetage simple, concis et informatif.
WELFARM a également rappelé la nécessité d’encadrer strictement l’usage de certains mots ou visuels pouvant induire en erreur le consommateur : par exemple, le mot « pâturage » ne devrait pas pouvoir figurer sur l’emballage d’un produit si les animaux ne passent pas un temps significatif au pré.
Parmi les autres objectifs évoqués lors de ces États généraux, figure également l’approvisionnement de proximité pour la restauration collective. WELFARM, qui a obtenu en 2016 que le bien-être animal soit inclus dans le code des marchés publics, œuvrera pour qu’il figure dans les critères exigés dans les appels d’offres des établissements soumis aux codes des marchés publics.
WELFARM se réjouit que l’idée d’accompagner les filières sous signes de qualité (labels) ait été retenue. Et souhaite que davantage de critères liés au bien-être animal soient intégrés dans les cahiers des charges des signes officiels de qualité déjà existants.
« Ces états généraux de l’alimentation, ne conduiront de toute évidence pas à une remise en cause des modèles de production les plus intensifs, conclut Ghislain Zuccolo. Ils permettront toutefois de faciliter le passage d’un nombre croissant d’agriculteurs d’un mode de production intensif vers des modèles plus extensifs, ce qui implique une meilleure prise en compte du bien-être animal ».