WELFARM publie le classement des marques les moins engagées contre la castration à vif des porcelets

La castration sans anesthésie fait souffrir 10 millions de cochons par an en France. En commercialisant jambon, saucisson et autres charcuterie, les transformateurs jouent un rôle décisif dans l’arrêt – ou la poursuite – de cette mutilation.

WELFARM a recensé les différentes prises de position des marques de charcuterie française et, le moins que l’on puisse dire, c’est que les engagements sont très inégaux selon les entreprises.

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Brocéliande et Bordeau Chesnel : des engagements notoires

En s’approvisionnant exclusivement en viande de femelles et porcs mâles non castrés, Brocéliande est incontestablement la marque française la plus engagée contre la castration à vif des porcelets.

Connue pour ses rillettes, l’entreprise Bordeau Chesnel commercialise également très peu de produits à base de porcs castrés à vif. L’essentiel de son approvisionnement provient de viande de truies, de mâles entiers et, pour sa gamme bio, de porcs castrés sous anesthésie locale.

Herta dans le haut du classement

L’industriel Herta est fortement engagé sur la voie des alternatives à la castration à vif des porcelets, puisque 60 % de ses approvisionnements proviennent d’élevages qui ne castrent pas les animaux. Un exemple que d’autres géants du secteur devraient suivre… Par ailleurs, la marque mène une politique proactive de soutien aux alternatives à la castration à vif auprès de ses fournisseurs, dans l’optique, à terme, de bannir la pratique de cette mutilation sans anesthésie de ses approvisionnements d’ici à 2020.

Henaff : une promesse à surveiller

L’entreprise bretonne l’a promis : en 2030, il n’y aura plus de produits Henaff à base d’animaux castrés à vif. Bien qu’ayant le mérite d’exister, cette échéance de 2030 nous paraît encore trop lointaine pour une mutilation qui pourrait être supprimée immédiatement.

Madrange : des signaux encourageants

D’après nos estimations, environ 60 % de l’approvisionnement de Madrange provient de femelles ou de mâles castrés. La marque est en effet détenue par le groupe Cooperl, dont 80 % des éleveurs ont arrêté la castration à vif. Nous attendons maintenant un engagement ferme de la marque vers une interdiction totale de cette mutilation.

Fleury Michon, Pierre Schmidt, Raffin et Terres de Breizh : au-delà des déclarations d’intention, nous attendons des mesures !

Nous sommes toujours en l’attente de la politique d’entreprise de Fleury Michon sur les alternatives à la castration à vif des porcelets. La marque nous a donné rendez-vous mi-septembre. Affaire à suivre donc… Car, pour le moment, aucun engagement public n’a été pris sur ce sujet.

Quant à Pierre Schmidt, Raffin et Terres de Breizh, ces trois marques jouent incontestablement sur leur identité régionale (alsacienne, savoyarde et bretonne) pour rassurer le consommateur. Interpellées par WELFARM au sujet de la castration des porcelets, les trois entreprises nous ont répondu qu’elles prenaient ce sujet très au sérieux… Sans pour autant nous présenter de mesures concrètes. Au-delà de ces belles paroles, rien ne nous indique donc que ces marques vont limiter, voire exclure, progressivement de leurs approvisionnements la viande de porcs castrés sans anesthésie. Comme quoi, il ne faut pas se fier au packaging !

Le groupe Aoste : un silence qui en dit long

L’opacité la plus totale régnait sur la situation des cochons élevés pour le groupe Campofrio détenant les marques Aoste, Cochonou et Justin Bridou. Face à ce silence, WELFARM a déversé 54 000 faux testicules de porcelets – correspondant aux nombres d’organes sectionnés à vif par jour en France – devant les grilles de l’entreprise le 6 septembre dernier. Cette action a incité l’industriel à sortir de son mutisme. Dans un communiqué de presse, le groupe a ainsi indiqué que « l’objectif d’approvisionnement en viande issu de porcs non castrés est de 50 % » en 2019 et que « l’ambition du groupe est de poursuivre cette évolution, afin d’atteindre les 100 % dès que possible ». WELFARM reste en l’attente d’un engagement vers les 100 % public et officiel, et non plus uniquement par communiqué de presse.

Quelle marque acheter ? Comment agir ?

Au-delà de ce classement, nous ne pouvons pas véritablement prodiguer de recommandations concernant les marques à privilégier. En effet, le bien-être animal ne se limite pas à la seule question de la castration des cochons et la plupart des entreprises que nous avons citées commercialisent des produits issus d’élevages intensifs – les porcs sont généralement enfermés à vie et élevés sur du béton sans litière – qu’il y ait castration des porcelets ou non.

En revanche, vous pouvez agir pour inciter les marques à s’engager en faveur de l’arrêt de la castration à vif des porcelets :

  • manifestez votre indignation auprès des services clients des « mauvais élèves » du classement ;
  • signez la pétition sur stopcastration.fr pour exiger une loi qui interdise la castration à vif des porcelets.
Toutes les infos sont sur notre site stopcastration.fr

 

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