Alors que la Commission européenne a renvoyé aux calendes grecques trois des quatre propositions du paquet législatif sur le bien-être animal, l’Eurobaromètre sur l’attitude des européens à ce sujet vient de paraître. Et la grande majorité des citoyennes et citoyens de l’Union européenne se sont prononcés en faveur d’une meilleure prise en compte du bien-être des animaux d’élevage.
L’Eurobaromètre sur le bien-être animal (EBS 533) est paru le 19 octobre 2023. Cette enquête, intitulée Attitude des Européens à l’égard du bien-être animal, a été réalisée en mars 2023 dans les 27 Etats membres de l’Union européenne auprès de 26 376 personnes par le réseau Kantar pour la Commission européenne.
La dernière fois que les Européens ont été interrogés sur le bien-être animal remonte à l’enquête précédente, l’EBS 442 de 2015. Ils s’étaient alors déjà clairement prononcés en faveur d’une meilleure prise en compte du bien-être animal.
Pour cette nouvelle enquête, une fois encore, les citoyennes et citoyens de l’Union ont clairement affiché leur volonté d’une amélioration de la condition des animaux de rente.
Welfarm a sélectionné dans ce baromètre dix questions importantes sur lesquelles se sont prononcées les Européens.
- 91 % des personnes interrogées considèrent qu’il est important de protéger le bien-être des animaux d’élevage. En France, elles sont 96 % à soutenir cette affirmation.
- 84 % des Européens considèrent que, de façon générale, le bien-être des animaux d’élevage devrait être mieux protégé qu’il ne l’est actuellement dans leur pays. En France, ce chiffre monte à 92 %.
- 67 % des Européens indiquent qu’ils aimeraient avoir davantage d’informations sur les conditions dans lesquelles les animaux d’élevage sont traités dans leur pays. En France la totalité des répondants soutient cette demande.
- Plus de 3/4 des Européens estiment qu’il faut interdire les mutilations sur les animaux d’élevage si ce n’est pas nécessaire pour protéger la sécurité des personnes qui travaillent en contact avec eux.
- Huit Européens sur dix estiment qu’il est important de veiller à ce que les animaux ne soient pas enfermés dans des cages individuelles. En France, 94 % des personnes interrogées sont opposées aux cages.
- Plus de six Européens sur dix (62 %) estiment que les règles européennes relatives au bien-être animal devraient s’appliquer aux aliments importés depuis les pays hors Union européenne (UE). En France, ce sont ce sont 72 % des répondants qui sont favorables aux clauses miroirs.
- Plus de huit Européens sur dix (83 %) considèrent que la durée du transport d’animaux vivants dans ou en provenance de l’UE devrait être réduite. 85 % des Français sont pour une réduction des temps de transport.
- Près de neuf Européens sur dix (88 %) pensent qu’il est important d’améliorer le bien-être des animaux dans les abattoirs en renforçant, par exemple, les contrôles officiels, notamment à l’aide de cameras.
- Six Européens sur dix sont prêts à payer plus pour des produits provenant d’exploitations respectueuses du bien-être animal. Les Français sont 65 % dans ce cas.
- Ils ont également six sur dix à rechercher des labels identifiant les produits venant d’exploitations respectueuses du bien-être animal lorsqu’ils achètent des produits alimentaires.
Les résultats de cette enquête sont en complète contradiction avec la marche arrière de la Commission européenne en la matière, qui vient de d’enterrer trois des quatre propositions de révision de la législation que le bien-être animal, initialement prévues pour fin 2023.
Welfarm continuera de se battre pour qu’une révision ambitieuse de cette législation soit présentée le plus rapidement possible. Les Européens ont assez attendu et les animaux ont assez souffert.