4 mesures d’urgence pour prévenir le stress thermique des animaux d’élevage

L’association Welfarm a publié des recommandations relatives à l’élevage et au transport d’animaux en période de fortes chaleurs dans le cadre de sa campagne « Chaud Dedans ! ». Retrouvez dans cet article 4 mesures d’urgence à mettre en place dans les élevages lors d’épisodes caniculaires.

Urgence fortes chaleurs en élevage
© David Monjou/amoghdesign

Le changement climatique fait peser d’importantes menaces sur le bien-être des animaux d’élevage. Au-delà d’une certaine température, les animaux souffrent en effet de stress thermique, ce qui a des conséquences sur leur physiologie, leur santé, leurs comportements et leurs performances zootechniques. Pire encore, les fortes chaleurs entraînent d’importantes mortalités, en particulier dans les élevages où les animaux sont maintenus à de fortes densités.

Partant de ce constat, Welfarm demande, dans le cadre de sa campagne « Chaud Dedans ! », que l’adaptation des activités humaines au changement climatique concerne aussi les animaux d’élevage. L’association a ainsi formulé une série de recommandations destinées à réduire les souffrances des animaux lors de l’élevage et du transport.

Retrouvez ci-dessous 4 mesures d’urgence à mettre en place dans les élevages pour prévenir le stress thermique des animaux lors de vagues de chaleur.

1. Garantir un accès permanent à une eau fraîche et propre.

– Vérifier fréquemment le niveau de l’eau dans les dispositifs d’abreuvement à l’extérieur en raison du risque d’évaporation, et leur propreté.

– Augmenter le débit d’eau dans les abreuvoirs automatiques.

– Surveiller la qualité de l’eau d’abreuvement (propriétés physico-chimiques, bactériologiques, salinité).

2. Adapter les rations alimentaires.

– Proposer aux animaux des rations appétentes et très digestibles pour limiter la production de chaleur afin de contrebalancer les effets du stress thermique et les déséquilibres métaboliques.

– Rééquilibrer les rations pour pallier les pertes en minéraux et prévenir les risques de troubles métaboliques.

– Ajouter si besoin des compléments alimentaires (électrolytes et vitamines C et E).

– Distribuer la nourriture aux heures les moins chaudes.

– Adapter l’alimentation des poissons en fonction de la température de l’eau : si la température augmente tout en restant en dessous des seuils critiques, il est nécessaire d’augmenter légèrement les rations. Au-delà des seuils de température critiques, il ne faut pas nourrir les poissons, en particulier si le taux d’oxygène dissous est trop bas.

– Ne pas nourrir les poissons en cas de bloom algal (augmentation rapide de la concentration d’une ou plusieurs espèces d’algues) dans les eaux de surface en cage lacustre ou marine.

3. Gérer les paramètres d’ambiance dans les bâtiments et bassins.

– Compléter la ventilation naturelle par un système de ventilation mécanique.

– Vérifier et augmenter si besoin le débit des systèmes de ventilation mécanique.

– Prendre des mesures correctives (oxygénation et aération) en cas de baisse des taux d’oxygène dissout dans l’eau des bassins pour les poissons.

– Utiliser des systèmes de brumisation ou d’aspersion selon les espèces.

4. Manipuler et déplacer les animaux avec précaution.

– Il est nécessaire de limiter les interventions sur les animaux durant les heures chaudes et pendant les canicules (tonte, tri, transferts, manipulations hors de l’eau et crowding1 pour les poissons), quitte à devoir les reporter aux heures les plus fraîches.

Welfarm précise que ces mesures sont à mettre en place en dernier recours lors d’épisodes caniculaires, mais ne dispensent pas de changements structurels des systèmes d’élevage pour réduire de façon durable les souffrance des animaux.

(1) Manipulation qui consiste à rassembler les poissons à forte densité dans un coin du bassin ou de la cage marine avec un filet en vue d’un transfert.

Une pétition est en ligne pour demander au Gouvernement de prendre des mesures ambitieuses pour transformer les conditions d’élevage et de transport des animaux.