9 mesures durables pour réduire les souffrances des animaux d’élevage en période de canicule

L’association Welfarm a publié des recommandations relatives à l’élevage et au transport d’animaux en période de fortes chaleurs dans le cadre de sa campagne « Chaud Dedans ! ». Retrouvez dans cet article 9 mesures pour transformer durablement les élevages dans un contexte de réchauffement climatique et de vagues de chaleur de plus en plus fréquentes.

© David Monjou/amoghdesign

Le changement climatique fait peser d’importantes menaces sur le bien-être des animaux d’élevage. Au-delà d’une certaine température, les animaux souffrent en effet de stress thermique, ce qui a des conséquences sur leur physiologie, leur santé, leurs comportements et leurs performances zootechniques. Pire encore, les fortes chaleurs entraînent d’importantes mortalités, en particulier dans les élevages où les animaux sont maintenus à de fortes densités.

Partant de ce constat, Welfarm demande, dans le cadre de sa campagne « Chaud Dedans ! », que l’adaptation des activités humaines au changement climatique concerne aussi les animaux d’élevage. L’association a ainsi formulé une série de recommandations destinées à réduire les souffrances des animaux lors de l’élevage et du transport.

Retrouvez ci-dessous les 9 mesures de transformation durable des systèmes d’élevage proposées par Welfarm.

1. Réduire les densités en élevage tout au long de l’année, en particulier parce que les surdensités sont un facteur aggravant du stress thermique. Les animaux, tant terrestres qu’aquatiques, ont besoin de plus d’espace entre eux pour supporter plus facilement la chaleur.

2. Offrir un accès au plein air ou, au minimum, à des jardins d’hiver ou à des courettes pour les animaux terrestres. Le plein air augmente en effet la complexité de l’environnement et permet aux animaux d’exprimer leurs comportements naturels, dont ceux participant à la thermorégulation.

3. Aménager les parcours extérieurs et les bassins pour les poissons pour permettre aux animaux de disposer de zones d’ombrage.

– les zones d’ombrages pour les animaux terrestres doivent être fournies en priorité par des arbres, des arbustes et des haies car l’ombrage procuré par les végétaux est plus efficace que les abris artificiels pour faire baisser la température. Lorsque l’ombrage est fourni par des abris artificiels, ces derniers doivent être construits avec des matériaux isolants et de couleurs claires, en veillant à leur capacité à réfléchir la lumière ;

– Les zones d’ombre fournies doivent couvrir une surface suffisante pour éviter la compétition entre animaux pour y accéder ;

4. Adapter le rythme d’activité des animaux terrestres pour leur permettre d’aller à l’extérieur la nuit et de rentrer dans les bâtiments aux heures les plus chaudes de la journée.

5. Permettre aux animaux terrestres d’adopter des positions et/ou d’aller dans des lieux de repos dans le bâtiment leur permettant d’abaisser leur température corporelle.

6. Permettre aux animaux d’exprimer leurs comportements naturels, afin de favoriser leur thermorégulation :

– fournir des zones de baignade pour les palmipèdes, permettre aux autres volailles de prendre des bains de poussière ;

– fournir des bauges pour les porcs, de préférence à l’ombre ‒ la boue étant rafraîchissante et participant à la protection contre les ultraviolets ‒, ou des systèmes de douchettes ;

– fournir des supports de grattage aux bovins, ovins et caprins, pour favoriser l’entretien du pelage qui participe à la thermorégulation ;

– garantir une profondeur d’eau suffisante pour permettre aux poissons de nager où la température de l’eau est plus fraîche.

7. Interdire les mutilations : l’intégrité physique des animaux devrait être préservée non seulement pour des questions d’éthique mais aussi pour favoriser leur thermorégulation. À titre d’exemple, l’épointage (coupe de l’extrémité du bec) diminue la capacité des volailles à entretenir leur plumage. Or, un plumage en bon état participe à la thermorégulation de ces animaux.

8. Privilégier une sélection génétique plus respectueuse des animaux :

– préférer des souches rustiques, généralement plus adaptées au plein air ;

– adapter la sélection génétique dans un sens favorable au bien-être animal (intégrer la thermorésistance aux critères de sélection, favoriser les croisements avec les races plus tolérantes à la chaleur…).

– ne pas uniquement baser la sélection sur des critères de productivité, car les souches les plus productives ont des besoins énergétiques supérieurs aux autres et dégagent généralement plus de chaleur, ce qui augmente leur vulnérabilité en cas de fortes chaleurs.

9. Adapter le choix des sites et la conception des bâtiments.

– Pour les animaux terrestres : tenir compte de l’orientation des bâtiments et des espaces extérieurs, ainsi que des caractéristiques paysagères aux alentours ; arborer et végétaliser les abords des bâtiments pour garantir un apport de fraîcheur ; choisir des matériaux adaptés.

– Pour les poissons : éviter les sites qui sont associés à des risques importants de bloom algal (augmentation rapide de la concentration d’une ou plusieurs espèces d’algues) en lac et en mer.

Une pétition est en ligne pour demander au Gouvernement de prendre des mesures ambitieuses pour transformer les conditions d’élevage et de transport des animaux.