À quelques jours du premier tour des élections législatives, Welfarm a épluché les programmes et les propositions des principaux partis ou coalitions en campagne. Quels sont les candidats susceptibles de faire évoluer la réglementation en faveur d’une meilleure prise en compte du bien-être des animaux d’élevage ? Nous vous aidons à y voir plus clair dans cet article.
À la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale par le président de la République le 9 juin 2024, des élections législatives anticipées auront lieu le 30 juin et le 7 juillet. Si des sujets comme le pouvoir d’achat, la protection de l’environnement ou encore l’emploi sont au cœur des programmes des différentes formations politiques, la condition des animaux, notamment d’élevage, ne devrait pas être oubliée par les candidats à la nouvelle législature.
Nous avons donc analysé les programmes et professions de foi des quatre principales formations politiques en lice ‒ le Nouveau Front Populaire, Ensemble, le Rassemblement National, et Les Républicains ‒ et y avons recherché des propositions de mesures susceptibles d’avoir un impact positif sur la condition des animaux d’élevage.
Le Nouveau Front Populaire engagé sur la condition animale
Le Nouveau Front Populaire, coalition composée des principaux partis de gauche (Le Parti socialiste, Les Écologistes, La France Insoumise, le Parti Communiste Français, Place Publique, Génération.s, etc.), a dévoilé le programme avec le plus de mesures favorables à une meilleure prise en compte du bien-être animal.
Dans son « Contrat de législature », il est notamment question de « rompre avec la maltraitance animale », de « sortir des fermes-usines, améliorer le bien-être animal et interdire l’élevage en cage d’ici la fin de la mandature ». Le texte propose aussi « une réforme de la Politique agricole commune », mais sans en préciser la teneur. Il y est aussi question de soutenir le développement d’une agriculture écologique et paysanne, notamment avec :
– l’annulation de l’accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne (CETA), en renonçant à l’accord du Mercosur, et en refusant tout autre accord de libre-échange. Cette mesure vise à protéger les agriculteurs de la concurrence déloyale, y compris venant de pays qui ne respectent pas les standards européens en matière de respect du bien-être animal ;
– l’interdiction de l’importation de productions agricoles ne respectant pas nos normes sociales et environnementales, sans toutefois préciser si les normes de bien-être animal seront prises en compte ;
– le soutien à la filière biologique et à l’agroécologie. Les produits d’origine animale issus de l’élevage biologique garantissent des normes supérieures en matière de bien-être animal ;
– la garantie de débouchés aux produits bio dans la restauration collective. La restauration collective représente des millions de repas chaque année et peut à ce titre jouer un rôle déterminant pour améliorer les conditions de vie des animaux d’élevage en soutenant le développement de l’offre de produits de qualité et durables respectueux du bien-être animal, notamment issus de l’agriculture biologique. Welfarm propose d’ailleurs d’accompagner les collectivités locales dans leurs approvisionnements par le biais de sa démarche ETICA.
Pour Welfarm, les mesures proposées par le Nouveau Front Populaire vont dans le bon sens pour les animaux d’élevage. La sortie des fermes-usines permettrait par exemple d’empêcher la concrétisation de trois projets d’élevages hyper-intensifs de saumons auxquels nous nous opposons avec notre campagne « RAS : Tout à signaler ». L’interdiction de l’élevage en cage est également une demande de Welfarm, puisque nous avons lancé en 2018, l’initiative citoyenne européenne « Pour une nouvelle ère sans cages » avec une centaine d’autres ONG.
Les autres formations politiques à la traîne
Malheureusement, les autres formations politiques en lice ne font que de vagues propositions en matière de politique agricole et ne citent pas le bien-être animal. À l’heure où nous écrivons ces lignes, les programmes ou propositions d’Ensemble, du Rassemblement National et des Républicains ne font aucune mention de la condition animale.
Mesurez l’engagement des candidats de votre circonscription
Évidemment, les élections législatives sont avant tout un scrutin où l’on vote pour des individus. En effet, les députés seront libres de voter ou pas les textes qui seront soumis à la prochaine législature. Pour plus de détails sur les votes des députés sortants ou sur l’engagement des candidats en faveur des animaux d’élevage, nous vous invitons à consulter le site Internet Politique & animaux de l’association L214, en sélectionnant le thème « élevage ».
Ce site évalue l’engagement de plus de 3 500 responsables politiques en faveur de la condition animale. Vous pourrez ainsi vous informer et savoir si les candidats de votre circonscription sont engagés.
Votre vote compte pour les animaux d’élevage !
Welfarm demande aux futurs députés de respecter leurs engagements en matière de bien-être animal, ou de s’engager sur cette voie pour les parlementaires issus de formations politiques qui ne mentionnent pas le bien-être animal dans leur programme.
Vous aussi pouvez agir ! Interpellez les candidats de votre circonscription sur leur engagement en matière de bien-être animal et votez pour ceux qui sont susceptibles d’améliorer la condition animale en faisant évoluer positivement la réglementation en la matière.