Lundi 29 septembre, Welfarm et trois autres ONG de protection animale, étaient mobilisées devant le siège social du transporteur Brittany Ferries, dans le Finistère. Les organisations s’opposent à la reprise depuis exactement six mois du transport de très jeunes veaux par ferries depuis l’Irlande. Elles ont été reçues par le directeur général de l’entreprise.

Les représentants de Welfarm, accompagnés par ceux de trois autres organisations de protection animale, se sont présentés le 29 septembre 2025 à 11h30 devant les locaux de Brittany Ferries, à Roscoff (Finistère).
L’objectif de cette mobilisation était d’interpeller et de remettre une lettre ouverte, signée par une dizaine d’organisations françaises et européennes. Par ce courrier adressé aux dirigeants de l’entreprise, les organisations cherchaient, une nouvelle fois, à ouvrir un dialogue avec Brittany Ferries à la suite de sa décision de reprendre le transport d’animaux vivants – en majorité de très jeunes veaux non sevrés – sur ses navires.
Décision sur laquelle le transporteur avait jusqu’ici refusé de communiquer malgré les nombreuses réactions qu’elle avait suscitées depuis mars dernier.
Brittany Ferries sort de six mois de silence
Après six mois de mobilisation, les ONG présentes le 29 septembre ont été reçues par le directeur général de l’entreprise, Christophe Mathieu, et par le directeur des opérations, Frédéric Pouget, et se sont entretenus avec eux pendant environ une heure.
Les deux dirigeants ont écouté nos revendications et nous ont en retour expliqué le contexte et les motifs de la reprise par l’entreprise du transport de veaux en provenance d’Irlande. Cette première rencontre n’a pas encore permis d’obtenir d’engagements du transporteur de cesser de participer à ce commerce cruel.
Une nouvelle rencontre sera organisée mi-novembre pour poursuivre les discussions et tenter d’obtenir des engagements clairs de Brittany Ferries.
Des attentes fortes de la société civile
Welfarm et les autres signataires de la lettre ouverte demandent à l’entreprise de mettre fin aux transports de veaux non sevrés, générateurs de souffrances et de privations pour les animaux, et d’explorer des alternatives garantissant la bientraitance des animaux et respectant la législation européenne en matière de transport d’animaux vivants.
Le droit européen exige que les veaux non sevrés puissent, après neuf heures de transport, avoir un temps de repos d’au moins une heure, notamment pour être abreuvés et alimentés. Or, la traversée en ferry entre l’Irlande et la France dure en moyenne 18 heures, et il est tout simplement impossible de nourrir des animaux enfermés dans des bétaillères.
Un rapport de la Commission européenne publié en mai 2025 constate que « lors des trajets comportant de longues traversées en ferry, les veaux ne sont pas nourris aux intervalles requis ».
Les données scientifiques, notamment celles issues de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), sont sans appel : il est techniquement impossible de répondre aux besoins fondamentaux de veaux non sevrés dans ces conditions de transport.
Brittany Ferries participe donc à des transports illicites, en plus de causer de grandes souffrances à des animaux sensibles et vulnérables.
La mobilisation continue
En amont de la prochaine rencontre avec les dirigeants de Brittany Ferries, les ONG vont fournir à l’entreprise des études scientifiques sur les veaux non sevrés, et vont attirer leur attention sur la révision du règlement européen sur le transport d’animaux vivants.
Welfarm et ses partenaires attendent des engagements concrets lors de la prochaine rencontre avec l’entreprise et resteront mobilisées en ce sens.
Plus largement, nous demandons l’interdiction au niveau européen du transport de bovins âgés de moins de 5 semaines.