À l’occasion de la journée mondiale anti foie gras du 25 novembre, Welfarm lance sa campagne #VolAïeDeNoël. Foie gras, chapons, dindes, sont les stars de la table. Pourtant, ces produits sont issus des pires pratiques d’élevage. Les animaux subissent mutilations, enfermement et gavage. Il est urgent d’inciter le grand public à changer ses habitudes de consommation dans un sens plus favorable au bien-être animal.
La France, principale concernée par la journée mondiale anti foie gras
Depuis 2013, le 25 novembre marque la Journée mondiale contre le foie gras afin de dénoncer la pratique cruelle du gavage (lire plus bas) des canards et des oies, interdite dans de nombreux pays. Avec environ 70% de la production mondiale, les Français sont les premiers producteurs et consommateurs de foie gras de la planète.
Chaque année, des millions de volailles sont élevées pour les fêtes de fin d’année
Trois millions de chapons sont spécialement élevés pour les fêtes de fin d’année en France. Près de 25 millions de canards et d’oies sont gavés pour produire du foie gras. Quelque 35 millions de dindes sont élevées annuellement, dont une part importante est consommée à Noël et à nouvel an.
Des pratiques totalement incompatibles avec le bien-être animal
La pratique du gavage pour produire du foie gras consiste à enfoncer un tube long de 20 à 30 cm dans l’œsophage des canards et oies pour déverser de grandes quantités de nourriture directement dans leur jabot en seulement quelques secondes. Cette pratique est source de souffrances extrêmes : les animaux halètent, régurgitent, suffoquent. Certains souffrent de lésions, voire de perforations de l’œsophage. Durant cette période, les animaux sont rendus malades. Hypertrophié, le foie des canards peut atteindre jusqu’à 10 fois sa taille normale, ce qui cause aux animaux des difficultés pour respirer et se déplacer. Le taux de mortalité des canards en période de gavage est 10 à 20 fois supérieur à la normale par rapport à la période d’élevage.
L’ingestion forcée d’aliments est contraire à tous les fondamentaux du bien-être animal. Le gavage est pour cette raison interdit par plus de 12 pays européens ainsi que par le règlement européen sur l’agriculture biologique. Or, de son côté, le Code rural français ne contient aucune disposition à même de soutenir des méthodes alternatives au gavage. En France, le gavage peut être pratiqué dans des élevages sous signes de qualité autre que bio. Alors que le cahier des charges du foie gras label Rouge est en cours de révision, le terme de « gavage » y est remplacé par celui, plus neutre, « d’engraissement », sans pour autant entraîner une modification des pratiques. Welfarm ne peut se satisfaire de simples changements sémantiques : l’association exige l’interdiction pure et simple de la pratique du gavage et que la filière se penche réellement vers la recherche d’alternatives.
Parmi les volailles stars des repas de fête, le chapon est une exception française. La dénomination « chapon » désigne un poulet, ou plus rarement une pintade mâle, castré à vif dans le but d’obtenir une viande plus savoureuse. La castration est réalisée sans aucune prise en charge de la douleur. En élevage standard, les poulets chaponnés sont claustrés en permanence, sans accès à l’extérieur. Les chapons élevés sous signes de qualité sont enfermés dans des cages, à forte densité, plusieurs semaines à la fin de leur vie à des fins d’engraissement.
Aujourd‘hui en France, 97% des dindes sont élevées de manière intensive, soit plus de 35 millions d‘animaux. Ces derniers sont entassés dans des bâtiments à des densités élevées (8 dindes/m2), sans aucun accès à l’extérieur. À ces conditions de vie déplorables s‘ajoutent les conséquences néfastes de la sélection d‘animaux de gros gabarit et à croissance rapide (fractures, boiterie).
Sensibiliser le grand public sur ses habitudes de consommation
Avec sa campagne #VolAïeDeNoël, l’objectif poursuivi par Welfarm, dont la mission est reconnue d’utilité publique, consiste à sensibiliser à une consommation responsable en répondant aux questions de la presse et du grand public. Il s’agit de révéler aux consommateurs les dessous de la production de foie gras, de chapons et les conditions d’élevage des dindes en systèmes standards.
Les recommandations de consommation de Welfarm
Parce que la souffrance animale est inhérente à la production de foie gras et de chapons, Welfarm recommande de bannir purement et simplement ces produits de la table des fêtes. Chaque année, des personnalités publiques décident de franchir le pas : il y a quelques jours seulement par exemple, le roi Charles III a décidé d’interdire le foie gras de toute réception officielle et de tous les palais au nom du bien-être animal.
Welfarm recommande également de bannir des autres produits issus du gavage des canards et des oies comme le magret ou le confit. Pour la consommation de canards, mieux vaut privilégier la viande de canard « à rôtir » en bio ou sous signe de qualité (« SIQO »), car ils sont élevés en plein air pour leur chair et non pour la production de foie gras.
Pour les dindes, l’ONG invite à privilégier l’achat de produits portant les mentions suivantes : dindes fermières avec les mentions « élevée en liberté » ou « élevée en plein air », label Rouge ou Agriculture Biologique, qui garantissent un accès à l’extérieur et des conditions d’élevage plus respectueuses de leur bien-être.
Plus d’informations sur la campagne #VolAïeDeNoël ICI