Consultation publique européenne sur le bien-être animal : 92% des répondants jugent la législation actuelle insuffisante

Du 15 octobre au 21 janvier, quelque 60000 citoyens (92% des répondants), chercheurs, institutions publiques, ONG et associations professionnelles ont répondu à une consultation publique en ligne sur la législation européenne sur le bien-être animal et son avenir. La Commission européenne vient d’en publier les résultats. Plus qu’encourageants, ils témoignent d’une volonté commune d’amélioration de la législation actuelle, d’un renforcement de la protection d’un plus grand nombre d’espèces et d’un désir d’être mieux informé.

95% des répondants à la consultation souhaitent l’introduction d’un temps de transport maximum pour les animaux d’élevage. (photo Adobe Stock)

Une législation inadaptée aux règles complexes

92% : c’est sans doute le chiffre le plus symbolique de cette consultation. La quasi-unanimité des répondants juge que la législation européenne actuelle en matière de bien-être animal ne garantit pas une protection adéquate et uniforme de toutes les espèces animales qui en ont besoin.

65% estiment qu’ils ne sont pas suffisamment informés sur les conditions d’élevage des animaux dans l’UE. Une majorité plus que confortable (59%) de citoyens européens pense également que les règles et les exigences en matière de bien-être animal sont trop complexes à comprendre pour les consommateurs.

Un clair désir d’amélioration du bien-être animal

Au-delà d’un état des lieux de la législation actuelle, la consultation portait également sur l’avenir de cette dernière. Là encore, les résultats vont dans le sens d’une volonté d’une meilleure prise en compte du bien-être animal :

93% des répondants sont favorables à la fin de l’élevage en cage d’ici maximum 5 ans ;

84% se prononcent en faveur de l’interdiction de la coupe de la queue des porcs (caudectomie) ;

95% souhaitent l’introduction d’un temps de transport maximum, 94% l’interdiction du transport de veaux non sevrés et d’autres animaux vulnérables comme les vaches gestantes et 94% la fin des exportations d’animaux vivants vers des pays tiers à des fins d’abattage.

On pourrait encore citer l’opposition à l’étourdissement des volailles par bain d’eau électrique (89%) et à la mise à mort des poussins mâles d’un jour (94%).

[Retrouvez les résultats complets de la consultation ICI]

Les résultats de cette consultation à l’échelle européenne sont en phase avec une récente étude de l’IFOP illustrant la sensibilité toujours plus grande des Français vis-à-vis du bien-être animal, notamment celui des animaux d’élevage.

Une révision de la législation européenne d’ici 2023

Dans le cadre de la stratégie « De la ferme à la Fourchette » de l’UE, la Commission s’est engagée à réviser la législation européenne actuelle en matière de bien-être animal d’ici 2023 et à examiner les possibilités d’étiquetage en matière de bien-être animal. L’objectif est d’améliorer le bien-être animal et d’élargir le champ d’application de la législation, en l’alignant sur les dernières preuves scientifiques, les priorités politiques actuelles et les attentes du public, tout en rendant la législation plus facile à appliquer. Welfarm soutient pleinement cette stratégie et veillera à ce que les intentions affichées par la Commission européenne ne restent pas lettre morte mais au contraire se traduisent à travers la nouvelle législation et sur le terrain par des actions concrètes.