Un navire de transport de bétail battant pavillon panaméen était ancré depuis le 12 novembre 2023 dans la baie de Douarnenez (Finistère), face au port du Rosmeur, en raison du mauvais temps. À son bord se trouveraient 2 000 taurillons en provenance d’Irlande et à destination de la Lybie, selon l’ONG Ethical Farming Ireland.
Le « Sarah M », un ancien cargo frigorifique de 79 mètres, dont la construction remonte à 1979, a été converti en bétaillère maritime en 2014. Le navire, âgé de 44 ans, a été inspecté huit fois entre 2019 et 2021. Les inspections avaient alors révélé un total de 14 déficiences dont certaines en matière de sécurité de navigation.
Le navire avait quitté le port de Foynes, en Irlande, le 10 novembre et a dû s’abriter 48 heures plus tard dans la baie de Douarnenez en raison du mauvais temps. Il a pu reprendre la mer dans la soirée du 14 novembre, vers le port de Misrata, en Lybie.
Mais comment expliquer que le « Sarah M » ait pris la mer alors que la météo était défavorable ?
Non-respect de la législation
L’Irlande dispose de sa propre législation en matière de transport maritime – la loi sur le transport du bétail par voie maritime (Carriage of Livestock by Sea Act). Elle stipule que les navires de moins de 90 mètres (comme le « Sarah M ») et les navires dont la période de roulis est inférieure à 15 secondes ne doivent pas partir lorsque des vents de force 6 ou plus (au-delà de 22 nœuds, soit 39 km/h) sont prévus à n’importe quel stade du voyage, et qu’avant chaque trajet, un rapport météorologique de 96 heures doit être obtenu.
Le lendemain de son départ, le « Sarah M » a essuyé des vents de 31 nœuds, soit force 7. Une information que les autorités irlandaises ne pouvaient pas ignorer.
La météo en mer d’Irlande et dans le golfe de Gascogne est en effet telle que des vents de force 6 sont monnaie courante à cette période de l’année. Si les autorités respectaient leur propre législation, les exportations d’animaux vivants par voie maritime deviendraient de facto très souvent impossibles !
Navire dangereux
Une fois de plus, des jeunes bovins sont transportés dans un navire hors d’âge, qui n’est pas conçu à l’origine pour le transport de bétail. Depuis de nombreuses années, Welfarm dénonce ces transports maritimes et l’usage de navires vétustes qui ne disposent pas des équipements adéquats pour assurer le bien-être et la sécurité des animaux durant leur traversée, d’autant plus par mauvais temps, lorsque les risques de blessures sont multipliés.
Pour mettre fin au calvaire subi par ces animaux, Welfarm demande l’interdiction des exportations d’animaux vivants à destination des pays tiers de l’Union européenne.
Une pétition est en ligne pour appuyer nos demandes en matière de transport d’animaux, aidez-nous à faire changer la réglementation.