Ces derniers jours ont été chargés pour les animaux !
En France, le 25 octobre dernier, députés et sénateurs convenaient ensemble du texte final de la proposition de loi sur la lutte contre la maltraitance animale. Après de longs mois de négociations, les dispositions intéressant les animaux sauvages dans les cirques et delphinariums ont été adoptées, comme celles portant sur la délivrance d’un certificat lors de la vente d’animaux domestiques. Du côté des animaux d’élevage toutefois, le bilan est nettement plus décevant : le texte final ne s’intéresse toujours pas à la protection des animaux dans les élevages… Bonne nouvelle cependant : l’élevage de visons pour leur fourrure va être interdit !
Au niveau européen, le Parlement européen, réuni en session plénière, s’est quant à lui prononcé le 20 octobre dernier en faveur de la stratégie « De la Ferme à la Table » à une large majorité (452 voix pour, 170 contre et 76 abstentions). Lors de la création de cette stratégie en 2020, la Commission européenne avait annoncé son intention de revoir toute la législation sur la protection animale. Le Parlement européen confirme donc cette nécessité et va plus loin. Il a en effet demandé à la Commission européenne de :
- Supprimer progressivement les cages d’ici 2027,
- Suspendre les importations de viande chevaline en provenance des États qui ne respectent pas des normes équivalentes à celle de l’UE en matière de bien-être animal,
- Interdire les importations d’hormone eCG (extraite de juments gestantes),
- Combler les lacunes de la législation portant sur la protection des animaux d’élevage et adopter des normes plus élevées,
- Renforcer la protection des animaux pendant le transport et l’abattage,
- Créer un étiquetage à même d’informer les consommateurs sur l’origine et la méthode d’élevage ou de pêche qui a été utilisée,
- S’assurer que l’UE veille aux conditions dans lesquelles les produits en provenance des États tiers ont été fabriqués et au fait que ces États respectent des normes relatives au bien-être animal,
- Faire figurer le bien-être animal dans les futurs accords commerciaux de l’Union,
- Élaborer un code de conduite de l’Union à même d’apprécier les stratégies d’entreprise intéressant notamment le bien-être animal.
Ce vote est particulièrement bienvenu, d’autant que Welfarm défend depuis mars dernier une révision ambitieuse des textes dans le cadre de cette stratégie européenne. Au vu des enquêtes que nous avons relayées à propos de la viande chevaline et de l’hormone eCG, nous saluons aussi vivement les mesures de suspension et d’interdiction des importations qui sont désormais envisagées.
Toutefois, les discussions portant sur la révision à venir de la législation européenne sur la protection animale risquent encore de durer longtemps et d’être entrecoupées d’épisodes contradictoires…
Cinq jours plus tard, le 26 octobre, la commission sur l’Agriculture et le Développement rural du Parlement européen adoptait en effet un rapport d’exécution qui avait été dressé par le député européen Jérémy Decerle. Alors que Welfarm avait été auditionnée lors de l’élaboration de ce document, celui-ci est profondément décevant. Son objet pourrait être résumé ainsi : revoir à la baisse les exigences de la stratégie « De la Ferme à la Table ». Pour l’essentiel en effet, ce rapport :
× Défend l’adoption de normes faiblement protectrices du bien-être animal,
× Tout en saluant le vote sur l’initiative citoyenne européenne End The Cage Age, qualifie le respect du bien-être animal de « charge supplémentaire » pour les éleveurs,
× Estime que la production de foie gras respecte le bien-être des animaux d’élevage,
× Considère qu’apposer une étiquette sur les emballages des produits afin de renseigner les consommateurs sur les méthodes d’élevage devrait être seulement facultatif.
En d’autres termes, les choses avancent mais rien n’est encore gagné !
Continuons de nous mobiliser pour que la Commission adopte des textes ambitieux en matière de bien-être animal !
Signez notre pétition sur : https://sosanimauxoublies.fr/