Un étiquetage obligatoire du mode d’élevage en Allemagne sera introduit cette année. Il ne sera ni un label, ni un signe de qualité, mais une information obligatoire du consommateur.
C’est l’IFIP-Institut du porc qui se fait l’écho de cette nouveauté outre-Rhin1. Cet étiquetage ne devrait être obligatoire que pour les produits allemands et ne concerner dans un premier temps que la viande fraîche et non transformée de porc.
Un étiquetage à quatre niveaux
Cet étiquetage serait décliné en quatre niveaux, du moins respectueux du bien-être animal au plus respectueux : en bâtiment, contact avec le climat extérieur, courette ou plein air et enfin bio.
Cette démarche s’inscrit dans un plan plus vaste de la coalition au pouvoir récemment élue (socialistes, libéraux et écologistes). Dans le budget fédéral pour 2023, il est prévu d’investir un milliard d’euros pour la transformation de l’élevage en Allemagne. Cet argent serait utilisé sur quatre ans pour soutenir financièrement les investissements dans des bâtiments d’élevage « du futur », offrant un accès à l’air libre, de la lumière naturelle et plus de bien-être pour les animaux.
Il est également prévu des aides aux investissements sur des critères de mode d’élevage, et de manière générale, de n’accorder des aides que pour les niveaux supérieurs de l’étiquetage du mode d’élevage.
En France, une expérimentation de l’étiquetage du mode d’élevage qui fait flop
A la suite des travaux conduits au cours des Etats généraux de l’Alimentation tenus en 2017, le Conseil national de l’Alimentation (CNA)2 a été saisi par le gouvernement pour définir les modalités de mise en œuvre d’une expérimentation de l’étiquetage du mode d’élevage. Après plusieurs séances de travail, dans lesquelles Welfarm s’est pleinement impliquée, le CNA a rendu en 2020 un avis recommandant une expérimentation reposant sur deux scénarios :
ꟷUn étiquetage des seuls modes d’élevage reposant sur des signes de qualité (Viande bovine, Label Rouge et Agriculture Biologique).
ꟷUn étiquetage de tous les modes d’élevage des produits appartenant à une même catégorie.
La première option a le soutien des représentants des filières de l’élevage et de l’agroalimentaire. Elle exclut toutefois un étiquetage des modes d’élevage associés aux produits standards, c’est-à-dire de ceux qui sont par nature les plus à même d’être sources de souffrances animales.
La seconde option a les faveurs des ONG de protection animale, dont Welfarm qui l’a vigoureusement soutenue, puisqu’elle prévoit un étiquetage de tous les modes d’élevage.
Hélas, depuis que le CNA a rendu son avis, aucune expérimentation d’étiquetage des modes d’élevage n’a été mise en œuvre sur le terrain. En l’absence de consensus parmi les parties prenantes, le gouvernement français semble ne pas vouloir pousser l’exercice jusqu’à son terme.
Welfarm regrette vivement cette situation et réaffirme son souhait que les produits animaux bénéficient tous d’un étiquetage du mode d’élevage, comme c’est le cas actuellement pour les œufs. L’association invite donc le gouvernement français à suivre l’exemple de l’Allemagne cité ci-dessus, qui, une fois de plus, fait office de précurseur.
2 Le Conseil national de l’Alimentation (CNA) est une instance consultative française placée auprès des ministres de l’Environnement, de l’Agriculture, de la Santé et de la Consommation. Il débat et formule des propositions liées à la politique de l’alimentation, notamment le Programme national pour l’alimentation.