Une nouvelle vidéo révèle les oppositions grandissantes de nombreux Islandais à l’hormone de fertilité eCG, produite par saignées routinières de juments dans leur pays. Un ensemble d’acteurs (ONG de protection animale, personnalités d’affaires, experts en tourisme…) appellent ainsi à interdire les fermes à sang en Islande alors que le gouvernement islandais dispose de moins de trois ans pour décider de l’avenir de cette industrie. Tout cela vient en réaction des images scandaleuses dévoilées au grand public.
Dans une nouvelle vidéo dévoilée en France par Welfarm et portant sur les enquêtes des ONG allemande et suisse Animal Welfare Foundation (AWF) et Tierschutzbund Zürich (TSB), plusieurs experts des secteurs de l’économie, du tourisme, de l’élevage et de la recherche fustigent la production et l’utilisation de lagonadotrophine chorionique équine (« hormone eCG»).
La maltraitance animale d’ailleurs au service du mal-être animal d’ici
En Islande, les juments sont saignées pour récolter l’hormone eCG qu’elles produisent pendant leur gestation. Cela se fait à grand renfort de coups de bâton ou de fouet dans les pattes ou sur la tête. Les juments enfermées dans des boxes de contention dangereux sont fréquemment blessées, comme l’ont montré les enquêtes d’ONG.
Cette hormone de fertilité ainsi récoltée est utilisée depuis plus de 40 ans dans les élevages intensifs européens et notamment en France. Elle permet de programmer et synchroniser la période d’ovulation des femelles (truies, brebis, vaches ou chèvres) et ainsi optimiser les cycles reproducteurs de ces animaux d’élevage. L’utilisation de l’eCG peut conduire à des cadences de production préjudiciables aux femelles ainsi qu’à la viabilité de leurs petits. Le professeur Axel Wehrend, médecin spécialiste de la reproduction animale, estime que l’utilisation de cette hormone n’est plus adaptée à notre époque : « Les programmes utilisés aujourd’hui dans la production de porcelets remontent principalement aux recherches menées dans l’ancienne Allemagne de l’Est. »
L’image du pays sacrifiée sous l’influence des lobbys agricoles
Le directeur de l’office du tourisme islandais et le président de la Fédération internationale des associations de chevaux islandais (FEIF), soutiennent la demande d’interdiction de la production d’eCG en Islande. L’Islande, souvent associée au « pays des chevaux », jouit en effet d’une réputation positive en matière de bien-être animal, et ses habitants en sont très fiers. Mais cette vision omet complètement le commerce caché des fermes à sang qui commence à nuire à cette image reluisante.
C’est pourquoi, le gouvernement islandais a adopté une nouvelle réglementation le 3 août 2022 pour encadrer quelque peu la production d’hormone eCG, en attendant de décider de l’avenir de cette industrie macabre en 2025. Mais la pression exercée en parallèle par l’entreprise pharmaceutique Isteka (plus grand propriétaire de chevaux d’Islande) sur le gouvernement a largement influé sur l’élaboration de ce règlement. En effet, dans une première version, une réduction de la fréquence des prélèvements sanguins de huit à six fois pour chaque gestation était envisagée. Or, le texte finalement adopté a rétabli une fréquence de huit prélèvements, comme le demandait Isteka. La nouvelle réglementation ne change donc rien pour les animaux qui subissent ces pratiques atroces.
« Des groupes de pression étrangers, tels que des éleveurs de moutons et de porcs de France, d’Espagne, d’Italie et d’ailleurs, ont soumis des déclarations sur le projet de loi parce qu’ils y étaient opposés. Ce genre de chose n’arrive jamais dans un si petit pays et cela prouve l’ampleur du problème », explique Inga Sæland, membre du Parlement islandais.
Une prise de conscience grandissante en Europe
Dans l’Union européenne, une résistance à l’importation de cette hormone et à son utilisation se forme depuis des années. De nombreuses ONG européennes, et plus particulièrement Welfarm en France, sont pleinement mobilisées à cet effet.
Au nom des juments qui souffrent pour produire l’hormone eCG et des animaux d’élevage intensifs en France qui en subissent l’utilisation, Welfarm se joint aux demandes adressées au gouvernement islandais de ranger ce commerce au musée des horreurs.