La Nouvelle-Zélande va interdire les exportations de bétail par voie maritime à compter d’avril 2023. Welfarm ne peut que saluer cette initiative et exhorte la France et l’Union européenne à suivre cette voie. Le transport d’animaux par bateau sur de longues durées est totalement incompatible avec le bien-être animal. Le scandale récent des 800 taurillons abattus en France révélé par Welfarm n’en est qu’une preuve supplémentaire.
Dans le cadre d’une loi sur le bien-être des animaux, la Nouvelle-Zélande interdira les exportations d’animaux vivants à partir d’avril prochain. Cette mesure intervient deux ans après que des tempêtes ont coulé un navire de bétail, le Gulf Livestock 1, tuant 41 membres d’équipage et 6 000 bovins.
L’éthique avant le profit
Toutes les exportations de bétail du pays par voie maritime s’arrêteront le 30 avril 2023. La Nouvelle-Zélande a exporté 134 722 bovins l’année dernière, selon des chiffres cités par The Guardian. Les opposants à la mesure arguent qu’elle pourrait réduire le produit intérieur brut (PIB) de la Nouvelle-Zélande jusqu’à 472 millions de dollars.
Le gouvernement se place lui sur le terrain de l’éthique pour justifier sa mesure. Il a déclaré de surcroît que cette interdiction protègerait la réputation de la Nouvelle-Zélande alors que le grand public est de plus en plus sensible à la cause animale.
« Cela protège la réputation non seulement de nos agriculteurs actuels, mais aussi des agriculteurs de demain », a mis en avant le ministre néozélandais de l’Agriculture, Damien O’Connor, cité par The Guardian. « L’éloignement de la Nouvelle-Zélande signifie que les animaux sont en mer pendant de longues périodes, ce qui accroît leur sensibilité au stress thermique et à d’autres risques associés au bien-être », a-t-il ajouté.
La Méditerranée, une mer synonyme de souffrances pour les animaux
Le mois dernier, Welfarm révélait un nouveau scandale lié aux exportations d’animaux depuis le port français de Sète. Près de 800 taurillons exportés depuis le port français vers l’Algérie ont passé des semaines sur un cargo poubelle avant d’être finalement abattus en France et d’être incinérés.
Cet épisode tragique n’est pas un cas isolé, les scandales sont fréquents et documentés. La Commission européenne a elle-même reconnu en 2020 ignorer totalement ce qu’il se passe à bord des navires bétaillers qui sillonnent la Méditerranée. Cet été encore, des investigations des ONG allemande Animals’ Angels et espagnole Asociación Nacional Para la Defensa de los Animales (ANDA) apportaient la preuve que des veaux français étaient exportés aux îles Canaries dans des conditions épouvantables.
L’Union européenne et la France doivent mettre fin à ces pratiques
Il n’y a qu’une seule réponse à apporter pour mettre un terme aux souffrances subies par les animaux. Il faut purement et simplement bannir les exportations d’animaux vivants à destination des pays tiers (hors Union européenne) ainsi que tout transport maritime de longue durée. Welfarm plaide pour les remplacer par le transport de carcasses.
Des mesures annoncées par le gouvernement qui ne sont pas suivies d’effets
En attendant qu’une telle mesure voit le jour, les annonces de l’ancien ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation Didier Guillaume gagneraient à être enfin suivies d’effet. En janvier 2020, il avait annoncé un renforcement des sanctions en cas d’infractions à la réglementation relative au transport d’animaux vivants et l’imposition d’un dispositif d’enregistrement des températures à bord des navires bétaillers. Deux ans plus tard, ces mesures se font toujours attendre.
Un projet de décret avait certes été envisagé en 2021 par le ministère de l’Agriculture, alors sous la tutelle de Julien Denormandie. Consultée sur ce texte, Welfarm en avait salué le bien-fondé tout en sollicitant son renforcement. À ce jour hélas, ce projet de décret est resté lettre morte…