L’autorité sanitaire européenne demande l’amélioration des conditions de vie des vaches laitières, des canards, des oies et des cailles

L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a rendu le 16 mai deux avis scientifiques sur le bien-être des vaches laitières ainsi que sur celui des canards, oies et cailles. Ces deux documents viennent clore la série d’avis publiés par l’EFSA pour soutenir la révision en cours de la législation de l’Union européenne sur la protection animale. Les scientifiques européens confirment que l’attache permanente des vaches et la mise en cage des canards, oies et cailles sont des pratiques qui ne respectent pas le bien-être de ces animaux.

© Laurine Delannoy pour Welfarm

Après ses avis sur les porcs et le transport des animaux en septembre, sur les poules pondeuses et les poulets de chair en février et sur les veaux en mars, L’EFSA a publié le 16 mai ses deux derniers avis scientifiques portant sur l’amélioration du bien-être animal, cette fois-ci au sujet des vaches laitières, des canards, des oies et des cailles.

L’autorité sanitaire européenne, à l’appui des dernières données scientifiques, montre que maintenir les vaches attachées en permanence est très préjudiciable à leur santé et leur bien-être et demande que cette pratique soit évitée. L’EFSA soutient au contraire que les vaches laitières doivent être laissées libres de leurs mouvements et disposer d’un espace intérieur suffisant pour pouvoir se déplacer et se reposer. L’aire de repos intérieur doit, selon les scientifiques, être d’au moins 9 m2 par animal, zones pour se coucher comprises. L’EFSA formule enfin toute une série de recommandations pour améliorer le bien-être des vaches et souligne l’importance de leur donner un accès à des pâturages avec des zones ombragées. Ces avis rejoignent les combats portés par Welfarm de longue date en faveur d’un accès au plein air aménagé et ombragé pour les animaux. Dans le cadre de notre démarche ETICA à destination de la restauration collective, nous insistons par ailleurs pour que les cantines s’approvisionnent en viande issues de vaches qui n’ont pas été maintenues à l’attache.

D’autre part, l’EFSA confirme qu’enfermer les canards, les oies et les cailles dans des cages est préjudiciable à leur bien-être. Ces demandes font écho à l’initiative citoyenne « End The Cage Age », lancée en 2018 par une centaine d’associations, dont Welfarm. L’EFSA recommande également que certaines espèces de palmipèdes puissent avoir accès à des points d’eau pour exprimer leurs comportements naturels de baignade, ou au moins tremper leurs têtes. Malheureusement, la pratique du gavage dans le cadre de la production de foie gras n’a pas été prise en compte par l’EFSA, car cela ne faisait pas partie du mandat qui lui a été confié par la Commission européenne. Welfarm regrette que le gavage soit exclu de la révision de la législation de l’Union européenne (UE) sur la protection animale alors qu’il est prouvé que cette pratique inhumaine est extrêmement dangereuse pour les animaux.

L’UE a entamé un processus de révision de l’ensemble des textes européens qui sont consacrés à la protection des animaux au moment de l’élevage, du transport et de l’abattage. Les avis de l’EFSA doivent apporter des données scientifiques pour accompagner ce processus de révision. Il ne reste donc désormais plus qu’à attendre l’arbitrage de la Commission européenne, dont nous avons pu avoir un aperçu il y a quelques semaines. Espérons que la Commission saura faire preuve d’ambition en écoutant les recommandations précieuses de l’EFSA tout en étant encore plus soucieuse de la juste prise en compte du bien-être des animaux de ferme.