À l’invitation de deux députés, Welfarm a participé à une table ronde sur les élevages de saumons en circuit fermé organisée dans les murs de l’Assemblée nationale. L’objectif des parlementaires est de présenter une proposition de loi transpartisane demandant un moratoire de dix ans sur ces fermes-usines.

Mardi 4 mars 2025, Welfarm participait, aux côtés d’une autre ONG, SEASTEMIK, à une table ronde sur les élevages intensifs de saumons en circuit fermé (RAS), organisée par les députés Damien Girard et Anne Stambach-Terrenoir.
L’objectif était de défendre auprès de députés de tous bords politiques une proposition de loi demandant un moratoire d’une durée de dix ans sur ces projets d’élevages aquacoles hyper-intensifs.
Un tel moratoire est nécessaire pour permettre un temps de réflexion avec les scientifiques afin d’étudier les impacts à tous les niveaux du développement de l’aquaculture intensive en France.
Cette proposition de loi sera déposée au Parlement le 13 mars 2025.
Impacts de ces fermes-usines sur le bien-être animal…
Les élevages piscicoles en circuits fermés présentent de nombreuses problématiques, notamment en matière de bien-être animal :
– densités extrêmes, indispensables pour atteindre la rentabilité économique, les poissons sont privés de l’espace nécessaire à leur bien-être ;
– risques de mortalité de masse. La survie des saumons dépend du bon fonctionnement des équipements ;
– conditions de vie difficiles. Ce mode d’élevage implique des risques pour le bien-être et la santé des saumons, notamment des difficultés de gestion de la qualité de l’eau et des maladies (difficultés techniques pour utiliser des antibiotiques en cas de besoin).
… et sur l’environnement et l’économie locale
D’autre part, les saumons atlantiques étant carnivores, nourrir des centaines de milliers d’entre eux implique l’utilisation d’huiles et farines de poissons sauvages pêchés par millions. Cette pêche minotière pose de nombreux problèmes en matière de souffrance animale, d’environnement et de justice sociale.
Enfin, à l’heure où le Gouvernement prône la sobriété énergétique et demande des efforts aux Français, le fonctionnement de telles fermes-usines nécessite une consommation énergétique ahurissante pour faire fonctionner tous les équipements de traitement et de contrôle des paramètres de l’eau.
En cas de pollution de l’eau par des rejets non maîtrisés ou accidentels, ces élevages menacent directement l’économie locale : production conchylicole, pêche et tourisme pourraient être impactés.
Welfarm en campagne

En avril 2024, Welfarm lançait sa campagne nationale, « RAS : tout à signaler », pour s’opposer à l’installation de trois élevages de ce type en France et demander, aux côtés de l’ONG de protection des océans Seastemik, un moratoire sur ces installations.
Notre expertise sur le sujet nous a permis d’apporter des éléments essentiels qui ont pu enrichir le travail des députés Damien Girard et Anne Stambach à l’initiative de cette proposition de loi.
Welfarm et Seastemik ont publié en 2024 un rapport sur les élevages de saumons en RAS à destination des décideurs politiques.