Le compte à rebours a officiellement commencé ! Alors que la Commission européenne s’est lancée dans un travail de refonte de la législation relative à la protection animale, Welfarm entre en campagne pour ces animaux aux côtés de la fédération Eurogroup for Animals et des 69 autres ONG membres de celle-ci. Armée de ses 7 revendications clés, cette campagne dénonce les faiblesses de la législation européenne et appelle la Commission européenne à revoir les textes afin qu’aucun animal ne soit plus jamais oublié.
2021, l’année du changement ?
2021 est une année cruciale pour protéger davantage le bien-être animal. Dans le cadre de la stratégie européenne « De la ferme à la table », la Commission européenne a annoncé vouloir se livrer à une révision des textes européens dans le but de garantir aux citoyens européens une alimentation saine, équitable et respectueuse de l’environnement. Par son ampleur, ce projet n’est pas simplement rare : il est surtout le premier de cet ordre en matière de protection animale.
La législation européenne propre à la protection animale est le fruit d’une lente construction, vieille de quarante ans. Malheureusement et comme les nombreuses enquêtes de Welfarm l’ont montré, des millions d’animaux d’élevage ne sont toujours pas pleinement protégés. Souvent nourris de manière inadaptée, confinés et empêchés de tout accès à l’extérieur, ils souffrent chaque jour dans l’angle mort du législateur. La liste des mauvais traitements qui leur sont légalement infligés est sans fin.
Et quand les textes ne les protègent pas faiblement, ils n’existent tout simplement pas. Poissons, dindes, vaches et chèvres sont autant d’animaux qui ne font l’objet d’aucune protection spécifique à ce jour.
En parallèle, chaque année, ce sont des millions de poulets, moutons, chèvres, cochons, bovins et chevaux qui sont transportés vivants à travers l’Union et auprès des pays extérieurs à L’Union européenne (quand il ne s’agit pas de la consommation de viande provenant de chevaux élevés dans des conditions atroces en Amérique du Sud). Ces transports peuvent durer plusieurs jours, si ce n’est semaines, et exposent les animaux à la déshydratation, aux maladies et même à la mort. Depuis sa création, Welfarm plaide pour leur interdiction et appelle à signer sa pétition.
Mais tout peut changer : et si 2021 était l’année où tout basculait pour des millions d’animaux ? Puisque la Commission européenne a entrepris une importante révision des textes protégeant les animaux, faisons-nous entendre !
7 revendications clés
Avec 69 ONG européennes de protection animale et en partenariat avec Eurogroup for Animals, Welfarm porte 7 revendications afin que la révision annoncée soit à la hauteur de ses attentes. Nous exigeons ainsi que les textes :
- 1. garantissent que les animaux soient élevés en bonne santé ;
- 2. offrent aux animaux la possibilité de mener une vie heureuse en leur permettant de se mouvoir et d’accéder à l’air libre ;
- 3. interdisent les transports d’animaux vivants ;
- 4. obligent les exploitations à s’adapter aux comportements naturels des animaux dans la conception des bâtiments et les pratiques d’élevage ;
- 5. exigent des éleveurs qu’ils fournissent aux animaux une alimentation adaptée à leurs besoins ;
- 6. laissent aux animaux la possibilité d’éprouver des émotions positives ;
- 7. élargissent les dispositions protectrices à toutes les espèces d’animaux.
Jusqu’à septembre, nous ferons un focus sur chacune de ces revendications.
Dans tous les cas, le message est clair : #Nelesoublionspas ! #NoAnimalleftbehind ! Votre mobilisation est donc essentielle : partagez cette actualité.
Le compte à rebours est lancé, on compte sur vous !
#Nelesoublionspas – Focus du mois :
1. Une bonne santé
Chaque animal devrait être élevé dans des conditions qui préservent sa santé.
Pour l’heure, cet objectif n’est malheureusement pas atteint en toutes circonstances.
Rappelons à titre d’exemple que 80 % des poulets de chair sont élevés en France de manière intensive. Ils appartiennent pour la plupart à des souches à croissance rapide, en ce sens que les poulets ont été sélectionnés pour leur capacité à grossir particulièrement rapidement. Ce type de sélection les conduit à souffrir de fragilité osseuse, d’une déformation des pattes et de troubles métaboliques à même de provoquer des problèmes cardiaques et morts subites. Un sondage de 2019 révèle pourtant que 91 % des sondés français estiment essentiel qu’ils ne souffrent d’aucune maladie.
De même, les lapins de chair vivent dans des cages dans lesquelles ils disposent d’une superficie équivalant à une feuille A4. Placés sur des sols entièrement grillagés, ils souffrent de nombreuses lésions.
Également, aucun animal ne devrait être délibérément mutilé. À ce jour pourtant, ce sont leurs queues ou leurs becs qui sont sectionnés. Leurs corps sont contraints à un point tel qu’il leur est difficile de changer de posture.
C’est ainsi qu’une directive de 2008 autorise la réduction ou la section des coins des porcelets (leurs dents), la section partielle de la queue ou bien encore la castration à vif. Or, ce texte le reconnaît lui-même : « La section partielle de la queue, la section partielle et le meulage des dents peuvent causer aux porcs une douleur immédiate, qui peut se prolonger. La castration peut entraîner une douleur de longue durée qui est encore plus vive en cas de déchirement des tissus. Ces pratiques nuisent donc au bien-être des porcs. »*
Des millions d’animaux vivent chaque jour dans des conditions de souffrance et de maladie qui peuvent être évitées. Il est par conséquent crucial que la législation évolue, afin de garantir que les animaux d’élevage soient en bonne santé. L’adoption de textes spécifiques permettant de protéger avec justesse des animaux pour l’heure oubliés par le législateur européen (lapins, poissons, chèvres, etc.) et de normes plus protectrices capables d’améliorer le bien-être des autres (en interdisant l’élevage de poulets à croissance rapide au profit de l’élevage de poulets à croissance lente ou bien encore en obligeant à l’élevage de porcs mâles non-castrés) est par conséquent primordiale.
(*) Directive 2008/120/CE, préambule, (11).