Noël sans chapon : dites stop à la cruauté du chaponnage !

À un mois des fêtes de Noël, Welfarm se mobilise pour dénoncer une pratique ancestrale et pourtant extrêmement cruelle : la castration à vif des « volailles festives ». Chaque année, ce sont 3 millions de poulets qui sont ainsi mutilés pour la production de viande de chapon. Une viande dite « de luxe » destinée à agrémenter les repas de fêtes de fin d’année, au détriment du bien-être des animaux.

Les dessous d’une pratique cruelle

Qu’est-ce qui différencie un poulet ordinaire d’un chapon ? Ce dernier a été castré sans anesthésie pour produire une chair jugée plus tendre. Cette mutilation est extrêmement douloureuse pour les animaux, puisqu’elle est réalisée sans anesthésie, à la chaîne. Lors de la castration, le chapon est saisi – souvent à la hâte -, puis retourné. Ses pattes sont attachées, tout comme ses ailes, afin d’éviter qu’il ne se débatte. Les testicules des poulets se situant à l’intérieur du corps, l’opérateur doit inciser à vif la chair de l’animal au niveau de l’abdomen et maintenir la plaie ouverte avec un écarteur. Puis, il va chercher le testicule qu’il arrache à la pince. Concernant le deuxième testicule, soit l’opérateur « farfouille » dans les entrailles du poulet, le saisit et déchire les tissus à la pince, soit il ne parvient pas à l’atteindre avec une seule incision, auquel cas il réalise une deuxième incision, à vif, et répète l’opération. Après la castration, la peau de l’animal n’est pas toujours recousue ; il est simplement redéposé à même le sol. Il n’y a aucune prise en charge de la douleur par l’administration de médicaments, par exemple. De fait, nombreux sont les chapons qui ne survivent pas à cette opération. Et si la filière « omet » de communiquer sur les données liées à la pratique du chaponnage, nous notons toutefois que le taux de mortalité en élevage de chapons label Rouge est le double de celui des poulets label rouge, dont les conditions d’élevage sont similaires, à l’exception près de la castration subie par les chapons…

Quel que soit le label, 100 % des chapons sont castrés à vif

Aujourd’hui, sur le marché, il n’existe aucune alternative à la castration sans anesthésie des chapons. Qu’ils soient détenus dans des élevages intensifs ou dans des exploitations satisfaisant les exigences des labels et signes de qualité, tous subissent la castration à vif. Et, au-delà de la castration, les conditions d’élevage des chapons soulèvent des questions éthiques importantes, y compris dans les productions labellisées IGP, AOP et label Rouge. En effet, si dans ces productions, les chapons ont accès au plein air une partie de leur vie, ils sont ensuite enfermés plusieurs semaines durant la période dite « de finition ». Le pire concerne probablement les chapons de Bresse qui, pendant cette période, sont détenus en cage dans la pénombre. Les risques de blessures entre les animaux sont tels dans ces conditions de vie que le cahier des charges du chapon de Bresse rend obligatoire l’épointage des ongles des animaux avant l’enfermement en cage. Il faut bien dire que moins de blessures, c’est aussi moins de traces de griffures disgracieuses sur la carcasse et donc, un produit plus attractif auprès du consommateur

Stop à la castration à vif des oiseaux !

Le chaponnage a une seule raison d’être : les Français souhaitent trouver des poulets chapons sur leurs tables lors des Fêtes de fin d’année. Car, malheureusement, la tradition veut que le chapon soit considéré comme un « met festif ». Enrubanné, joliment présenté, il est presque facile d’oublier que la viande de chapon provient d’un poulet qui a été mutilé. Il ne tient donc qu’à nous, consommateurs, de refuser cette cruauté. Pour les Fêtes de fin d’année, Welfarm vous demande de passer un Noël sans chapon et de partager sa campagne sur les réseaux sociaux. Notre association exhorte également le Gouvernement à interdire la castration à vif de volailles. La Belgique a interdit le chaponnage il y a vingt ans : il serait grand temps que la France s’en inspire !

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