Le Danemark met fin à son tour à l’élevage de poules pondeuses en cage. Qu’attend la France ?

Le Danemark a décidé d’interdire la production d’œufs en cage à partir de 2023. En France, la promesse de la fin des cages en 2022 faite en 2017 par le candidat Emmanuel Macron n’a toujours pas été tenue.

En France, en 2020, 36% des poules pondeuses étaient toujours élevées en cages.

Une période de transition de 12 ans

Après l’Autriche et l’Allemagne, un nouveau pays européen met fin à l’élevage de poules pondeuses en cage. Le ministre danois de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche, Rasmus Prehn, en a fait l’annonce à la fin du mois de septembre.

L’interdiction sera introduite avec une période de transition de 12 ans pour les 7 agriculteurs restants produisant encore des œufs en cage. Même si les consommateurs et les détaillants danois ont tourné le dos aux œufs en cage, ces sept agriculteurs danois représentent encore environ 550 000 poules en cage dans tout le pays.

En France, un décret du gouvernement qui vide de sa substance la loi EGalim de 2018

Le candidat Emmanuel Macron déclarait sur Twitter en 2017 : « Je prends (…) l’engagement qu’il soit interdit d’ici 2022 de vendre des œufs de poules élevées en batterie ». Force est de constater que cette promesse n’a pas été suivie d’effets.

Pourtant, la loi EGalim du 30 octobre 20181 prévoit que « la mise en production de tout bâtiment nouveau ou réaménagé d’élevage de poules pondeuses élevées en cages est interdite ». Mais à la fin de 2021, le gouvernement a publié un décret d’application de cette loi plus que lacunaire. Le texte exclut en effet de la notion de réaménagement le remplacement de cages existantes par des nouvelles cages dans un même bâtiment ou la rénovation de ce bâtiment. Un élevage en batterie de poules pondeuses pourrait par exemple perdurer à perpétuité, puisque les cages « usagées » pourraient être remplacées sans limite.

Alors que plusieurs États européens ont légiféré sur la sortie des cages et que la Commission européenne a annoncé son intention de mettre fin aux cages, le gouvernement en permet donc le maintien partiel.

Pourtant, en France, en 2020, 36% des poules pondeuses étaient toujours élevées en cages2.

1 Loi n° 2018-938 du 30 octobre 2018 pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous

2 Chiffres de l’Interprofession des œufs (CNPO)