Pour que repas de fête ne rime pas avec souffrance animale, Welfarm invite les consommateurs à bannir le foie gras de leurs festivités de fin d’année. Mais attention, de nombreuses pièces de viande et préparations culinaires issues de palmipèdes gras peuvent se retrouver dans votre assiette, à votre insu. Nous vous aidons à y voir plus clair.
Les fêtes de fin d’année représentent un pic de consommation de foie gras. En France, en 2021, 80 % des achats des ménages se sont concentrés entre novembre et janvier, pour une consommation totale annuelle de 11 525 tonnes de foie gras, selon FranceAgriMer. La production nationale est, elle, de 12 320 tonnes en 2021.
98,50 % du foie gras produit en France est issu de canard, contre 1,5 % de foie gras d’oie. Afin d’assurer cette production, environ 16 millions de canards sont gavés et abattus chaque année.
Le foie gras est une spécialité culinaire à base de foie frais issu de l’élevage et de l’engraissement par gavage des oies et des canards. La réglementation française impose le gavage des palmipèdes pour qu’un produit puisse bénéficier de l’appellation foie gras.
En France, seuls les canards mâles sont élevés pour la production de foie gras. Les canetons femelles sont exportés ou tués par broyage.
Pratique cruelle
Le gavage consiste littéralement à rendre le foie du canard ou de l’oie malade (stéatose hépatique) et est à l’origine de nombreux problèmes de santé : dysfonctionnement du foie, diarrhées…
Un tube long de 20 à 30 cm est enfoncé dans l’œsophage des canards et des oies pour déverser directement la nourriture dans leur jabot en seulement quelques secondes.
Le gavage est source de souffrances extrêmes : les animaux halètent, régurgitent, suffoquent. Certains souffrent de lésions, voire de perforations de l’œsophage.
À l’issue du gavage, le foie des canards peut atteindre une taille dix fois supérieure à la normale, ce qui les empêche de se mouvoir et de respirer convenablement. Le taux de mortalité en période de gavage est 10 à 20 fois supérieur à la normale.
Dès 1998, le comité scientifique vétérinaire de la Commission européenne a indiqué que « le gavage, tel qu’il est pratiqué aujourd’hui, est préjudiciable au bien-être des oiseaux ».
Magret, confit…
Le foie gras n’est pas le seul produit issu des palmipèdes gras. Les carcasses de ces animaux sont également valorisées sous forme de pièces de viande.
Selon le décret du 18 février 1986 « la dénomination “magret” ou “maigret” est réservée aux muscles de la masse pectorale constituant le filet, prélevés sur un canard ou une oie engraissé(e) en vue de la production du foie gras ».
En ce qui concerne le confit, le Centre technique de la conservation des produits agricoles précise que « les conserves et semi-conserves alimentaires de confit préparées à partir d’oie et de canard sont […] préparées à partir de chair de canard ou d’oie engraissé par gavage pour la production de foie gras. »
Le magret et le confit sont ainsi toujours issus d’animaux engraissés par gavage. Leur production implique donc les mêmes souffrances que celle du foie gras.
… mais pas seulement !
Attention, si le magret et le confit sont systématiquement issus de palmipèdes gras, toutes les pièces de viande et abats de canard sont susceptibles de provenir de ces animaux, à l’exception du filet, qui représente la même pièce que le magret, mais issu d’un canard dit « à rôtir », nourri sans gavage.
Et le fait que ces pièces de viande soient issues de canards gras n’est pas toujours précisé. Sont concernés :
– le cou, souvent vendu farci ;
– les aiguillettes ;
– les gésiers ;
– le cœur ;
– les manchons,
– les cuisses ;
Il en est de même pour toutes les préparations culinaires contenant de la viande de canard ou d’oie :
– pâté, rillettes ;
– sanguette ;
– hachis parmentier de canard ;
– cassoulet et autres plats cuisinés…
La graisse de canard et d’oie est également issue de palmipèdes gras dans la majorité des cas.
Le meilleur moyen de s’assurer qu’une viande ou préparation n’est pas issue d’animaux qui ont subi le gavage est d’acheter un produit issu de l’agriculture biologique. En effet, le cahier des charges de ce signe de qualité proscrit le recours au gavage pour l’alimentation des animaux.
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