Si l‘origine, la traçabilité, le respect des normes sanitaires et la rigueur des contrôles sont garantis par le logo, d‘autres aspects revendiqués par la marque méritent toute notre vigilance. En effet, « Viandes de France » prône des « modes de production respectueux du consommateur, de l‘environnement et du bien-être des animaux ». Or nous ne pouvons parler que de respect de minima réglementaires en termes de protection animale, quand bien même des exigences spécifiques à certaines espèces existent.
En effet, il nous semble par exemple difficile de parler de mode de production respectueux du bien-être des lapins, dans la mesure où il n‘existe à ce jour aucune réglementation protégeant cette espèce en élevage. D‘autre part, nous nous interrogeons sur les modalités de contrôle de l‘application des exigences légales de protection animale, notamment pour les porcs. Nous constatons que les mutilations en élevage de porcs sont encore routinières et que l‘accès à des matériaux de manipulation adaptés à leurs besoins n‘est pas systématiquement garanti, comme l‘exige la réglementation[2].
La PMAF a prévu d‘interroger les acteurs de la profession sur la portée de leurs engagements vis-à -vis du bien-être animal et d‘interpeller le Ministre de l‘agriculture et de l‘alimentation Stéphane Le Foll sur ses déclarations concernant ce label : « les conditions de production offrent un très haut niveau en termes sanitaire, environnemental, de respect du bien-être animal, ou encore d‘alimentation animale »[3].
Nous nous inquiétons de la concurrence de cette initiative face aux filières résolument engagées vers une meilleure prise en compte du bien-être en élevage et appelons le consommateur à la plus grande prudence envers le message de « Viandes de France ».