Consommation de saumon : la France tire la demande mondiale

La France est le quatrième consommateur mondial de saumon et le premier au niveau européen. Des poissons quasiment exclusivement issus d’élevages piscicoles, dont la production pose de nombreux problèmes en matière de bien-être animal.

Saumon dans un supermarché
©monticellllo

Les fêtes de fin d’année sont l’occasion de se retrouver, en famille ou entre amis, autour de repas festifs. Lors de ces agapes, les Français plébiscitent souvent le saumon, notamment fumé : près d’un tiers des achats de saumon fumé en 2023 ont été effectués en décembre, selon FranceAgriMer.

Les emballages de ces produits montrent souvent des photos de fjords norvégiens ou de châteaux écossais en bord de mer, mais la réalité des conditions d’élevage de ces poissons est souvent bien éloignée de ces paysages de carte postale. En effet, toujours selon FranceAgriMer, le saumon consommé en France est à 98 % issu d’élevage. Seuls 2 % des poissons vendus dans l’Hexagone auront donc pu nager librement dans l’océan Atlantique ou dans la mer du Nord avant de finir sur les tables de fête.

Poisson d’élevage préféré des Français

Frais, fumé ou surgelé, la consommation estimée de saumon des Français en 2023 s’élève à 228 273 tonnes, ce qui place la France au quatrième rang mondial des plus gros consommateurs de saumon, derrière le Japon, la Russie et les États-Unis. Une consommation tirée vers le haut par les classes aisées et les personnes de 50 ans et plus, selon FranceAgriMer.

Les achats des ménages de saumon frais en 2023 s’élèvent à 26 875 tonnes, soit plus du quart des achats totaux de poissons frais toutes espèces confondues, ce qui place le saumon en tête des achats, loin devant le cabillaud.

La tendance est la même pour le saumon fumé : les achats des ménages en 2023 s’élèvent à 16 256 tonnes, soit plus de la moitié des achats totaux de poissons fumés.

Consommation mondiale en hausse

Au niveau mondial, la consommation et donc la production de saumon ont explosé ces vingt dernières années, passant de 1 million de tonnes au début des années 2000 à près de 3 millions de tonnes aujourd’hui, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture.

Projets de fermes-usines

L’essentiel des saumons sont aujourd’hui élevés en cages marines, mais pour satisfaire une demande en constante augmentation et permettre d’élever ces poissons dans des pays où le climat n’est pas adapté, les industriels du secteur projettent de construire des fermes-usines à terre. De très grands élevages en circuit fermé (RAS), qui posent de nombreux problèmes en matière de bien-être animal, d’environnement et de justice sociale :

  • densités de peuplement très élevées, qui ne permettent pas aux saumons de disposer d’un espace suffisant pour leur bien-être ;
  • épisodes de mortalité de masse en cas de panne de courant ou de défaillance des systèmes de traitement de l’eau ;
  • difficulté de gestion de certains paramètres physico-chimiques de l’eau ;
  • difficulté à utiliser des antibiotiques en cas de maladie (risque de perturbation de l’équilibre bactérien des biofiltres nécessaires au maintien de la qualité de l’eau) ;
  • espace réduit : volume d’eau moins important et profondeur réduite par rapport aux cages marines ;
  • très forte consommation énergétique ;
  • recours à la pêche minotière pour nourrir les poissons d’élevage. Ces prélèvements sont souvent effectués dans les pays du Sud global, et peuvent entrer en concurrence avec la pêche vivrière, privant ainsi les populations locales de poissons directement consommables.

Welfarm dit non aux fermes-usine de saumons

Welfarm s’oppose à la création de ce type de fermes-usines en France et demande, avec l’ONG de protection des océans Seastemik, un moratoire sur ce type d’élevages pour qu’ils ne puissent pas voir le jour tant que le bien-être des poissons n’y sera pas garanti. Une pétition est en ligne pour soutenir cette demande.

Vous pouvez agir pour les saumons en signant cette pétition, mais aussi par vos actes d’achat, pour que vos repas de fêtes ne riment pas avec souffrance animale :

  • réduisez votre consommation de saumon ;
  • privilégiez les poissons herbivores, comme la carpe commune, plutôt que les espèces carnivores ;
  • si vous mangez du saumon, optez pour du saumon bio (label bio UE).