Besoins spécifiques et recommandations par fortes chaleurs : le porc

Cette fiche technique présente les mesures préconisées par Welfarm en élevage porcin pour réduire les souffrances de ces animaux lors d’épisodes de fortes chaleurs.

fortes chaleurs porc
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Compte tenu de leurs conditions de production et de leur faible capacité à dissiper la chaleur par évaporation, les porcs sont particulièrement sensibles aux fortes chaleurs.

En 2019, on a noté une augmentation moyenne des demandes d’enlèvement pouvant aller jusqu’à 40 % des quantités journalières de cadavres collectées toutes espèces confondues avec un pic de 3 000 tonnes collectée”, selon la direction générale de l’Alimentation.

Les élevages de porcs ont été particulièrement touchés du fait de l’industrialisation de la filière. En effet, en France, plus 95 % des porcs sont élevés en caillebotis intégral, sans accès à l’extérieur. Les porcs élevés sur paille représentent moins de 4 % du cheptel, incluant moins de 2 % de porcs élevés en agriculture biologique avec accès à l’extérieur.

Besoins spécifiques de l’espèce en matière de température en élevage en bâtiment sur caillebotis

La température ressentie par le porc dépend du type de sol, de la vitesse de l’air et de la température des parois à l’intérieur du bâtiment.

  • Pour les porcs en croissance à partir de 50 kg de poids vif, la zone de confort thermique est comprise entre 15 et 25 °C.
  • Pour les truies, la zone de confort est plus basse que pour les porcs en croissance : la température ne doit pas excéder 24 °C pour les truies gestantes et 21 °C pour les truies en lactation.

Recommandations de Welfarm en cas de fortes chaleurs

Mesures d’urgence :

  • Garantir un accès permanent à une eau fraîche et propre : mise en place de plusieurs points d’eau dans les bâtiments et/ou à l’ombre, permettant aux animaux de s’abreuver simultanément ; vérification fréquente du fonctionnement des abreuvoirs ; vérification du bon apprentissage de l’utilisation des abreuvoirs à pipette ou poussoir par les plus jeunes ; vérification du débit d’eau pour assurer une prise d’eau suffisante au moment de la buvée avec un bol ou une pipette.
  • Adapter les rations alimentaires : proposer aux porcs des rations appétentes et très digestibles pour limiter la production de chaleur afin de contrebalancer les effets du stress thermique et les déséquilibres métaboliques ; rééquilibrer les rations pour pallier les pertes en minéraux et prévenir les risques de troubles métaboliques.
  • Vérifier le bon fonctionnement des installations et équipements dans les bâtiments : vérifier le bon fonctionnement et le bon réglage de la ventilation mécanique ; veiller à la bonne répartition de la ventilation afin d’éviter tout attroupement d’animaux ; utiliser des systèmes de brumisation ou d’aspersion pour tous les animaux au-delà de 10 jours d’âge ; veiller à combiner ventilation et brumisation ; mettre en place des systèmes de « pad cooling » pour permettre à l’air entrant de se rafraîchir ; aménager une zone de couchage sans litière pour bénéficier de la fraîcheur d’un sol nu et propre.

Mesures durables :

  • Réduire les densités en élevage tout au long de l’année : l’espace disponible ne devrait être d’au moins 1,7 m2/porc à l’engraissement ; 3,5 m2/truie (en groupe) ; 6,6 m2/truie allaitante (case de 7,8 m2 minimum).
  • Implanter les bâtiments avec les ouvertures qui ne font pas face au soleil, faire en sorte qu’aucun obstacle n’obstrue la ventilation naturelle, et limiter les sources de chaleur par rayonnement réfléchi, isoler les toitures.
  • Offrir un accès au plein air ou, au minimum, à des courettes.
  • Aménager les parcours plein air : créer des bauges, de préférence à l’ombre (la boue est rafraîchissante et participe à la protection contre les ultraviolets), ou des systèmes de douchettes ; fournir des zones d’ombrage, en priorité par le biais d’arbres, d’arbustes et de haies, ou à défaut avec des abris artificiels construits en utilisant des matériaux isolants et de couleur claire, en veillant à leur exposition ; veiller à ce que les zones d’ombre couvrent une surface suffisante pour éviter la compétition entre les animaux.
  • Adapter la sélection génétique des animaux, en privilégiant des races rustiques adaptées au plein air (évitant ainsi les coups de soleil par ex) ou par croisement avec des races tropicales, mieux adaptées pour supporter les fortes températures.

Une pétition est en ligne pour demander au Gouvernement de prendre des mesures ambitieuses pour transformer les conditions d’élevage et de transport des animaux.