La chaîne Arte vient de diffuser à la télévision un reportage sur les fermes à sang en Islande. Disponible sur YouTube, il montre une nouvelle fois les terribles conditions dans lesquelles les juments gestantes sont saignées en Islande. Ces saignées ont un seul but : recueillir l’hormone de fertilité que ces animaux produisent naturellement, la gonadotrophine chorionique équine (dite « hormone eCG »).
Voir le reportage :
La saignée des juments en Islande exposée au grand jour
En 2019, puis en septembre 2021, l’association allemande et suisse AWF|TSB a découvert 40 fermes à sang en Islande. Leur nombre est toutefois supérieur à 100, comme l’a admis la société Isteka, qui a le monopole de ce commerce sur le territoire. Elles concernent 5 000 juments.
À l’instar d’enquêtes précédentes sur les fermes à sang en Amérique du Sud, les investigations en Islande ont dévoilé les conditions atroces dans lesquelles les juments sont exploitées pour la production d’hormone eCG. Chaque semaine, 5 litres de sang sont extraits de ces juments, soit 15% de leur volume total de sang. Dans le cadre de l’expérimentation animale, le seuil est pourtant fixé à 5 litres par mois. Les juments n’ont donc pas le temps de renouveler leur stock de sang entre deux saignées. Leur souffrance est d’autant plus forte que le prélèvement dure 10 minutes et qu’elles allaitent leurs poulains, ce qui engendre une importante dépense d’énergie.
Une pétition pour l’arrêt des fermes à sang
Toutes les enquêtes mènent au constat suivant : la production d’hormone eCG est à même de causer de graves souffrances aux juments gestantes, quel que soit le pays où elle est organisée et le recours à cette hormone dans les élevages européens concourt à l’intensification des pratiques. Pour ces raisons, Welfarm exige que soient interdites de toute urgence la production et l’importation d’hormone eCG au sein de l’Union européenne.
Dans l’Union européenne, une résistance à l’importation de cette hormone et à son utilisation se forme depuis des années. De nombreuses ONG européennes, et plus particulièrement Welfarm en France, sont pleinement mobilisées à cet effet.
La maltraitance animale d’ailleurs au service du mal-être animal d’ici
Cette hormone de fertilité ainsi récoltée est utilisée depuis plus de 40 ans dans les élevages intensifs européens et notamment en France. Elle permet de programmer et synchroniser la période d’ovulation des femelles (truies, brebis, vaches ou chèvres) et ainsi améliorer la fertilité de ces animaux d’élevage. L’utilisation de l’eCG peut conduire à des cadences de production préjudiciables aux femelles ainsi qu’à la viabilité de leurs petits. Dans une vidéo récente, le professeur Axel Wehrend, médecin spécialiste de la reproduction animale, estime que l’utilisation de cette hormone n’est plus adaptée à notre époque : « Les programmes utilisés aujourd’hui dans la production de porcelets remontent principalement aux recherches menées dans l’ancienne Allemagne de l’Est. »
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